L'initiative «Je vois mtl» mise de l'avant pour relancer l'économie montréalaise prend forme de plus en plus. À moins de deux mois de la tenue d'un sommet auquel participeront un millier de personnes qui discuteront d'une centaine de projets visant à donner à la ville un nouveau souffle, les entreprises, organismes et citoyens sont invités à soumettre leurs idées, et à les commenter, sur une plateforme collaborative. Celle-ci sera mise en ligne ces jours-ci à l'adresse jevoismtl.com.
Ces actions doivent être mesurables et réalisables, rappelle Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. «Nous voulons des projets concrets, provenant de la communauté et portés par des leaders qui s'engagent à les mener à terme. Ils ne doivent pas dépendre d'une aide gouvernementale», explique M. Leblanc qui collabore à cette démarche entreprise en février par L. Jacques Ménard, président du CA de BMO Nesbitt Burns et président de BMO Groupe financier, Québec.
BMO entend d'ailleurs proposer un projet consacré à promouvoir Montréal comme ville universitaire. Le milieu universitaire lui-même «fourmille aussi de projets», constate M. Leblanc. L'engouement serait aussi senti dans la communauté d'affaires : une entreprise, par exemple, souhaiterait servir d'incubateur en invitant des start-ups à se loger chez elle quelque temps pour soutenir leur démarrage.
Quatre chantiers sur un horizon de 10 ans
Les projets retenus, qui feront l'objet d'un calendrier d'exécution et de suivis réguliers, devraient être réalisés dans un horizon de 10 ans. Ils s'articulent autour de quatre chantiers, dont celui de créer davantage d'entreprises, qui croissent plus vite. Les organisateurs souhaitent aussi améliorer la qualité de vie à Montréal et l'identité de la ville.
Car la santé économique de Montréal vacille. Au cours des 15 dernières années, son développement économique a été beaucoup moins dynamique que celui des cinq autres plus grandes villes canadiennes (Toronto, Calgary, Edmonton, Vancouver et Ottawa), indique une étude dévoilée en début d'année par le Boston Consulting Group, pour le compte de BMO Groupe financier.
Ainsi, la croissance de son PIB a été de 37 % comparativement à une moyenne de 59 % pour ces autres villes. Le chômage y est aussi plus élevé, le revenu disponible y a progressé plus faiblement et la croissance démographique a été inférieure de moitié à celle des autres villes du pays.
C'est devant ce constat, et à l'aube de son 375e anniversaire, qu'a été lancé le mouvement «Je vois mtl», qui culminera par l'annonce des actions retenues, le 17 novembre.