En janvier 2013, nous vous présentions quatre entrepreneurs à la résolution ambitieuse pour l'année qui commençait : se lancer en affaires. Tout au long de l'année, nous avons suivi le développement de leur projet, avec ses hauts et ses bas. Voici de leurs nouvelles pour une dernière fois... jusqu'à ce que le succès de leur entreprise les ramène sur le devant de la scène !
«Beaucoup de choses ont changé» - Lateef Martin
L'automne dernier, Lateef Martin planchait sur une demande de financement auprès du Fonds des médias du Canada (FMC) afin de financer le développement de son jeu vidéo, The Firemasters. Lui et son équipe de Miscellaneum Studios avaient quitté l'incubateur Execution Labs, souhaitant faire évoluer leurs pompiers de Mars sur PC et consoles plutôt que sur des supports mobiles.
La réponse du FMC est tombée fin novembre : la demande de 800 000 $ était refusée. «Ce n'était pas une énorme surprise, étant donné que nous n'avions pas les 25 % de financement propre demandé par le FMC», dit Lateef, «déçu, mais quand même positif». Il retentera sa chance dans un an, et améliorera sa demande en fonction des commentaires reçus avec le refus.
D'ici là, il travaillera avec de nouveaux collaborateurs sur son plus récent projet, mis en branle avant même de recevoir la réponse du FMC. Z'Iles, une bande dessinée campée sept ans après l'apocalypse, relate les péripéties d'humains survivant parmi les zombies. Une campagne sur le site de financement participatif Indiegogo a déjà permis de récolter 7 000 $, et le premier numéro devrait être distribué aux contributeurs en avril, puis diffusé sur le Web.
Lateef cherche actuellement un emploi, mais n'abandonne pas pour autant ses ambitions. Il refuse ainsi de travailler à temps plein, préférant garder du temps pour ses projets.
La dernière année a été riche en apprentissages, reconnaît le jeune homme. Il a mesuré l'importance de déléguer, de gérer efficacement son temps, d'établir des échéanciers et des budgets réalistes, et de modérer les attentes - dont les siennes ! Il a aussi constaté tout ce qu'un réseau de relations bien garni et une équipe passionnée pouvaient amener. «L'année 2013 m'a ouvert les yeux : il y a tellement d'occasions, il faut juste foncer !»
Page d'accueil de notre dossier «En 2013, ils entreprennent »
«Nous avons connu une excellente période des fêtes» - Nicolas Boucher
Tout parent qui a désespérément cherché des lutins avant Noël peut mesurer à quel point les 1 433 commandés par l'équipe des quicailleries Rona de Le Gardeur et L'Assomption se sont révélés rentables. «Ça a été la folie furieuse ! Comme nous étions sur Internet, les gens appelaient de partout au Québec », raconte Nicolas Boucher. Mis à part les ventes des lutins eux-mêmes, celles du rayon de Noël ont bondi de 35 % !
L'équipe avait mis le paquet pour créer un «effet wow» dans ce rayon «normalement pas faramineux». Les employés ont créé des décors originaux, embarquant à fond dans la magie. Nicolas en a aussi profité pour collaborer avec des élèves en difficulté d'apprentissage de l'école secondaire l'Impact, située tout près. Ils ont fabriqué un arbre décoratif, dans lequel une télévision diffusait les mauvais coups des lutins.
«Les jeunes étaient tellement fiers que plusieurs sont venus au magasin avec leurs parents afin que ceux-ci voient ce qu'ils avaient réalisé.» Il parle déjà d'un projet pour Noël 2014 ! «Je reçois beaucoup de mon partenaire d'affaires, et c'est ma façon de redonner.»
D'ici le début de la haute saison, à la mi-avril, Nicolas jouera du marteau afin de réaménager complètement le Rona de Le Gardeur. Il reverra aussi de fond en comble la gamme de produits, question de miser sur les meilleurs vendeurs et de s'adapter aux nouvelles tendances.
Que peut-on lui souhaiter pour 2014 ? «Que ça aille aussi bien qu'en 2013 !»
«Je n'ai jamais été aussi près d'avoir des chaussures !» - Mathieu Raymond
(Suite à la page suivante)
Page d'accueil de notre dossier «En 2013, ils entreprennent »
«Je n'ai jamais été aussi près d'avoir des chaussures !» - Mathieu Raymond
Début 2013, Mathieu Raymond prévoyait que 5 000 personnes porteraient ses chaussures de course personnalisées d'ici la fin de l'année. Il a dû repousser de près d'un an son objectif... ce qui ne le décourage pas le moins du monde.
«J'avais déjà vu des dessins où l'idée de départ d'un projet d'entreprise était reliée au succès par une ligne hyper sinueuse. Eh bien, je peux vous dire que c'est assez réaliste comme illustration !»
Mathieu espère maintenant passer sa première commande de 5 000 paires «quelque part en mai» et commencer à vendre en septembre. Un après l'autre, les morceaux du casse-tête se mettent en place. «Je travaille avec des consultants de Boston et, grâce à eux, toutes les choses débloquent», dit l'entrepreneur de 26 ans.
Les semelles seront fabriquées par Vibram dans ses usines asiatiques, et la société américaine en assurera la qualité. Les dessus de chaussures seront également sous-traités en Asie, auprès d'une entreprise avec laquelle le consultant de Mathieu travaille régulièrement. L'assemblage final sera réalisé par FM Chaussures, une entreprise familiale de Montréal.
«Il y a de moins en moins d'éléments à régler, et ceux qui restent sont moins compliqués.» Après avoir préparé les devis techniques et cherché des fournisseurs en Asie, concevoir une boîte, finaliser un logo et compléter un site Web (mathshoes.ca) lui semblent des tâches assez simples !
Mathieu travaille aussi son plan d'affaires avec une conseillère du Centre local de développement. Il compte soumettre des demandes de subventions gouvernementales dans les prochains jours et espère rencontrer prochainement des membres du réseau des Anges financiers.
Même s'il trouve difficile de vivre avec les délais et les temps d'attente, Mathieu ne changerait pas sa vie d'entrepreneur. «C'est super motivant sur le plan de l'accomplissement... à défaut de l'être sur celui de la rémunération !» dit le jeune homme en riant.
Page d'accueil de notre dossier «En 2013, ils entreprennent »