Au cours des prochains mois, Reitmans s’éloignera encore un peu plus de son objectif avoué d’exploiter 1000 magasins au Canada. Le détaillant montréalais a annoncé qu’il fermerait 14 points de ventes d’ici la fin de son exercice (fin janvier), alors que seulement 4 nouvelles adresses seront inaugurées. Une situation des plus inhabituelles, a convenu le président Jeremy Reitmans, lors d’un entretien avec lesffaires.com.
« Vous savez, vers la fin des baux, les propriétaires deviennent généreux et il se peut que certains magasins restent ouverts (…) Mais généralement, les magasins que nous fermons perdent pas mal d’argent alors ne sommes pas malheureux de les fermer.»
Reitmans ferme presque toujours ses magasins qui performent moins bien lorsque leur bail se termine et qu’il n’est pas possible de les renouveler à des conditions jugées satisfaisantes, soutient Jeremy Reitmans. Ainsi, les prochaines fermetures n'auraient rien à voir avec la situation économique actuelle.
À l’heure actuelle, l’entreprise qui compte 7 enseignes regroupe 979 points de vente. C’est deux de moins qu’à pareille date l’an dernier. Au cours du dernier trimestre (le troisième, terminé le 30 octobre), Reitmans a ouvert neuf nouveaux magasins et en a fermé sept.
Ventes en baisse mais bénéfice en hausse
Les ventes des magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) ont diminué de 3,1 % au cours du troisième trimestre. Reitmans pointe du doigt la déflation dans le secteur des vêtements pour justifier ce recul. Déflation qui s’expliquerait « principalement par la concurrence grandissante ainsi que par les clients qui exigent des prix avantageux. » a indiqué l’entreprise. Si les « conditions de ventes » ont été « difficiles » dans l’ouest du pays, le Québec et surtout l’Ontario ont généré de meilleurs résultats de vente.
Malgré la baisse des ventes de 1,7 % (à 266 M$), les profits sont en hausse de 1,9 %, à 19,27 M$ ou 0,29 $ par action. La marge brute s'est accrue «essentiellement en raison de l'incidence de l'appréciation du dollar canadien» étant donné que la majeure partie des achats sont réglés en dollars américains.
« Je ne suis pas ravi, mais je suis satisfait. Ce fut un trimestre difficile, mais nous avons fait relativement bien, nous avons fait pas mal d’argent. D’ailleurs, j’espère continuer à en faire. (...) Les consommateurssont prudents», indique Jeremy Reitmans.
Des attentes plus élevées
Chez BMO Marchés des capitaux, on prévoyait un bénéfice net de 0,33 $ par action. Et des ventes de magasins comparables stables. «L’équipe de direction de Reitmans est tout de même l’une des meilleures dans le secteur », a commenté John D. Morris.
L’analyste Neil Linsdell, chez Versant Partners, s’attendait lui aussi à de meilleurs résultats mais estime qu’ils sont néanmoins « très bons » dans le contexte économique actuel. « La profitabilité de Reitmans est encore meilleure que celle de la plupart des détaillants et l’entreprise continue de générer beaucoup d’argent : à la fin du trimestre, il y avait plus de 258 M$ de liquidités, ce qui équivaut à 3,86 $ par action ». En conséquence, l’analyste prévoit une autre hausse du dividende après le quatrième trimestre.
Des liquidités pour des acquisitions ?
Ces liquidités pourraient facilement permettre à Reitmans de procéder à des acquisitions. Mais depuis des années, Jeremy Reitmans cherche la parfaite proie sans la trouver. Il n’est pas intéressé par un détaillant de petite taille, et les plus gros qui complèteraient bien son portefeuille d’enseignes ne courent pas les rues, explique-t-il. Pourrait-il être intéressé à acquérir les actifs de la chaîne Jacob, actuellement en restructuration et à la recherche de partenaires financiers ? « Je ne veux pas commenter », répond le président.
En ce qui concerne les achats des fêtes, le dirigeant affirme être « optimiste ». « On s’attend à une hausse des ventes. Je pourrai en dire plus sur l’état de la situation dans une semaine ou deux. Plusieurs personnes font leurs achats des fêtes à la dernière minute » affirme-t-il, précisant que la période d’après Noël est elle aussi « très importante ».
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