Les petites villes clignotent rarement sur les écrans radars des entrepreneurs qui cherchent un endroit où s'établir. Pourtant, certaines d'entre elles figurent parmi les endroits les plus favorables à l'entrepreneuriat.
C'est ce que confirme le dernier palmarès de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), réalisé entre janvier et septembre 2010, et qui détermine les villes du Canada les plus dynamiques en matière d'entrepreneuriat. Parmi les villes québécoises qui figurent au sommet se trouve l'agglomération de Joliette, qui obtient le onzième rang de toutes les villes canadiennes et le deuxième au Québec, derrière Saint-Georges-de-Beauce.
En 2009, l'agglomération de Joliette avait obtenu la première position au Québec et le troisième rang des villes canadiennes. Ce recul n'inquiète pas Oliver Goyet, directeur général du Centre local de développement (CLD) : " À mon avis, c'est une victoire et non une défaite, parce que cela vient prouver que notre coin possède une vitalité pour faire des affaires. D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les gens d'affaires eux-mêmes. "
L'optimisme des gens d'affaires
Pour établir son palmarès, la FCEI a mesuré 12 indicateurs, dont le nombre d'entreprises en démarrage, les coûts et les règlements de l'administration locale, le rendement commercial futur et les perspectives des entrepreneurs. Pour Joliette, ce n'est pas tant le nombre d'entreprises en démarrage qui vaut lui sa deuxième place, mais plutôt l'optimisme des gens d'affaires : 55 % des PME joliettaines s'attendent à une croissance plus forte en 2011, que ce soit sur le plan des revenus, du carnet de commandes que sur celui de leurs projets d'expansion. " Il y a souvent des annonces économiques dans les médias et ça aide à maintenir l'optimisme des gens d'affaires ", dit M. Goyet.
Plusieurs autres facteurs favorisent ce coin du Québec : une main-d'oeuvre qualifiée, des terrains et des immeubles à coût moins élevé que dans les grands centres urbains, différents acteurs économiques dynamiques et des taxes moins onéreuses.
Sylvain Larose, directeur général de Triotech amusement, une entreprise spécialisée dans le domaine du divertissement interactif, a déménagé à Joliette en 2010. " L'an passé, nous étions en transition, mais cette année, nous visons une augmentation substantielle de notre chiffre d'affaires.
" La disponibilité des locaux est un des points majeurs qui nous a fait emménager ici. La présence du transport en commun et la proximité de certains de nos fournisseurs ont compté aussi. Nous avons tous les avantages de la ville sans les inconvénients. "
Autre atout : les PME s'entraident au lieu d'agir en rivales. " Quand ça va bien pour l'un, ça va bien pour les autres, soutient André Hénault, maire de Saint-Charles-Borromée et préfet de la MRC de Joliette. Les gens d'affaires l'ont compris et cela a permis d'éviter les querelles de clocher. "
Les faibles perspectives d'embauche ont miné les résultats de Joliette dans le plus récent sondage de la FCEI, soit un maigre 6,7 %, par rapport à 35 % l'année précédente.
" La crise a moins frappé ici qu'ailleurs, car nos PME, très diversifiées, exportent peu et sont donc moins dépendantes du marché extérieur. Les perspectives d'embauche sont moindres, comparativement à des endroits où on réembauche les gens qui avaient été mis à pied ", explique M. Goyet.
Joliette peut se rendre encore plus attrayante aux yeux des gens d'affaires. " Nous avons des terrains, des bâtiments disponibles, un parc industriel abordable, un bon réseau routier et bien plus, soutient Oliver Goyet. Nous restons toutefois méconnus. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour accroître notre visibilité. "