LP Maurice est pdg et cofondateur de Busbud, une entreprise de commerce électronique spécialisée dans le voyage en autobus interurbain partout dans le monde. LP travaillait auparavant dans la Silicon Valley, chez Yahoo et LinkedIn, et a un MBA de l'Université Harvard. Il est aussi un capital-risqueur et un mentor actif dans la communauté start-up montréalaise. Il est le récipiendaire du prix Arista 2014 «Entrepreneur de l'année» (démarrage) et a été nommé NYC Venture Fellow 2014. Pour le suivre sur Twitter : @lpmo
On entend souvent dire qu'il faut bien s'entourer pour réussir. Et si nous avions un petit comité de gens pour nous guider vers la réussite dans notre carrière et vers l'équilibre dans notre vie ?
Beaucoup de jeunes entreprises comptent aujourd'hui sur des conseillers pour accélérer leur croissance. En plus du comité de direction, elles forment souvent des comités consultatifs (advisory board). Ceux-ci sont composés de gens d'affaires chevronnés, qui ne sont pas impliqués dans la gestion quotidienne de l'entreprise, et qui fournissent des conseils stratégiques.
Chez Busbud, sept personnes siègent actuellement à notre comité consultatif. Nous avons des vétérans de l'industrie du voyage qui ont dirigé des entreprises telles qu'Expedia, Orbitz et TripAdvisor, ainsi que des spécialistes de la technologie et du marketing qui ont évolué dans les hautes sphères de Google et Facebook. Au cours des deux dernières années, nos conseillers nous ont fourni des conseils extrêmement utiles, qui nous ont fait gagner beaucoup de temps. Souvent, ils nous ont fait voir les choses d'une autre manière. Ils nous ont aussi régulièrement ouvert des portes sur leurs contacts d'affaires.
Cela m'a fait réfléchir récemment. Pourquoi les gens d'affaires n'auraient-ils pas aussi un «comité» similaire pour leur propre carrière ?La diversité, un incontournable
Ce comité pourrait être plus ou moins officiel, selon les circonstances, mais son rôle serait le même : nous faire avancer plus rapidement.
Qui au juste siégerait à ce comité ? Il pourrait s'agir de collègues de travail, de pairs, de contacts d'affaires ou même d'amis. Souvent, il peut être utile que certains de ceux-ci soient à l'extérieur de notre milieu de travail direct pour avoir le recul nécessaire pour être objectifs. Il peut aussi s'agir de mentors, de coachs d'affaires ou d'un professionnel des ressources humaines. À vous de décider !
Pour ma part, mon comité de carrière se compose de quelques personnes clés dans mon entourage. Il y a des pairs qui sont aussi de jeunes entrepreneurs. Cela dit, il y a aussi quelques entrepreneurs et investisseurs plus expérimentés, ainsi que des professionnels hors entrepreneuriat.
La clé, c'est d'avoir un peu de variété ! Si votre comité est formé de cinq collègues de travail, vous vous privez peut-être de la richesse de perspectives d'un groupe plus varié. C'est justement cette diversité qui rend cette démarche de comité plus intéressante pour moi, plutôt que d'avoir un seul mentor qui me fournirait un point de vue unique sur mes défis.
Mon comité n'est pas formel ou officiel. En fait, c'est plutôt un groupe d'individus que je tente de rencontrer environ une fois par mois. Cela se passe sans cérémonie. Un déjeuner, un café, le temps de connecter et d'échanger sur les défis de l'heure.Un entourage bien choisi
Quelles sont les qualités idéales d'un membre de votre comité ?
En voici quelques-unes :
Le sens critique : Il n'a pas peur de vous remettre en question. Souvent, les membres de notre famille et nos amis les plus proches veulent notre bien, mais n'ont pas la distance suffisante pour être objectifs quant à nos choix.
L'empathie : Il a un bon sens de l'écoute. Il faut qu'il existe un climat sain d'échange ancré dans le respect mutuel où l'on se sent capable de discuter des vrais défis, des sujets sensibles et des choix difficiles.
La disponibilité : Il doit être prêt à investir un minimum de temps dans ces échanges, et ce, régulièrement. Des rencontres mensuelles permettent des conversations plus à propos, mais la formule trimestrielle peut aussi fonctionner.
La capacité d'ajouter de la valeur : Il ne se contente pas d'écouter. Il est capable de participer et d'ajouter de la valeur à la conversation, soit en citant ses propres expériences, en posant des questions pour pousser la réflexion, soit en faisant des introductions pour faire avancer un dossier.Évidemment, cette relation peut être réciproque. En fait, je dirais même qu'elle l'est souvent par défaut. Pour les personnes avec qui j'échange, je suis toujours prêt à fournir une aide constructive, qu'il s'agisse d'un pair ou d'un vétéran. Avec une écoute active et une volonté d'aider, il est presque toujours possible de contribuer.
Où trouver des personnes pour nos comités de carrière ? Pour les gens d'affaires, il est souvent possible d'en rencontrer dans des conférences ou activités de réseautage, par exemple celles de la Jeune Chambre de commerce de Montréal. Pour les étudiants, il y a le réseau de diplômés de votre institution ! Pour les entrepreneurs, il y a des groupes spécifiques comme le Réseau M de la Fondation de l'Entrepreneurship (3 300 membres) et le réseau Entrepreneurs Anonymes (400 membres) à Montréal, que je coordonne. Cela dit, la meilleure route est souvent de chercher directement dans son réseau, au-delà de son entourage du premier degré.
Regardez autour de vous. Il y a des gens prêts à vous aider. Il y a des gens qui sont capables d'accélérer votre développement professionnel si vous êtes prêts à en faire de même. Ces gens peuvent aussi vous aider à atteindre un équilibre de vie et de carrière à long terme. Réussir sa carrière et sa vie, c'est plus facile avec un petit groupe de soutien !