Air Canada continuera d'accroître sa capacité en 2011, mais cela passera par Toronto plutôt que par Montréal.
Cet été, le transporteur rendra quotidiennes ses liaisons entre Toronto et Copenhague, Madrid, Dublin et Santiago du Chili, en plus d'accroître la fréquence des vols vers Barcelone et Athènes. Ce faisant, il ajoutera pas moins de 450 000 sièges au départ de la Ville Reine.
En tout, Air Canada prévoit une croissance de sa capacité de 5,5 à 6,5 pour cent en 2011, et ce, en ajoutant deux avions à sa flotte.
À Montréal, aucune expansion majeure n'est prévue en 2011. L'an dernier, Air Canada avait inauguré des liaisons entre la métropole québécoise et Genève, Bruxelles, Barcelone et Athènes. Celles-ci ne seront pas bonifiées cette année.
Au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers, jeudi, le grand patron d'Air Canada, Calin Rovinescu, a indiqué que l'entreprise avait l'intention de transformer Toronto en une "porte d'entrée" de l'Amérique du Nord, plus particulièrement au départ et à destination de l'Asie.
L'an dernier, le nombre de voyageurs qui ont transité entre les États-Unis et des destinations internationales via Toronto a plus que doublé. Air Canada entend poursuivre sur cette lancée.
"Nous continuons de viser une augmentation du trafic international en correspondance via le Canada dans nos trois principales plaques tournantes (Toronto, Vancouver et Montréal)", a tout de même indiqué M. Rovinescu.
Par ailleurs, compte tenu de la hausse des cours du pétrole, la compagnie aérienne continuera à réduire ses coûts et songe à augmenter ses tarifs.
"C'est l'un de nos grands défis pour 2011, a reconnu Calin Rovinescu. Nous faisons de bonnes affaires, alors nous allons nous montrer prudents quant au moment de mettre en oeuvre d'éventuelles hausses."
Résultats
Au quatrième trimestre de 2010, Air Canada a enregistré des profits nets de 134 millions $ (42 cents par action), alors que pendant la même période de 2009, le transporteur avait essuyé une perte nette de 56 millions $ (25 cents par action). La baisse de 3,4 pour cent des charges d'exploitation par siège-mille offert a contribué à l'amélioration des résultats.
Le chiffre d'affaires a totalisé 2,62 milliards $, en hausse de 11,4 pour cent, grâce notamment à une hausse de 21 pour cent des produits tirés de la classe affaires et de 20 pour cent des revenus auxiliaires comme les frais d'annulation et de bagages excédentaires.
Le trafic a crû de huit pour cent _ dont 23 pour cent dans les liaisons transpacifiques. La capacité d'Air Canada était de 7,8 pour cent supérieure à celle d'il y a un an.
Pour l'ensemble de l'année, le bénéfice net s'est chiffré à 107 millions $, comparativement à une perte nette de 24 millions $ en 2009. Le bénéfice avant intérêts, impôts, amortissement et location d'avions a atteint 1,39 milliard $, un record. Le chiffre d'affaires s'est établi à 10,8 milliards $, en hausse de 10,8 pour cent.
"Nous avons connu une année formidable, surtout quand on sait où nous en étions il y a à peine un an", s'est félicité Calin Rovinescu, en faisant allusion au fait qu'Air Canada a frôlé la faillite en 2009.
Pour récompenser le personnel d'Air Canada, le conseil d'administration de l'entreprise vient d'autoriser le versement d'une "gratification spéciale" qui prendra la forme d'actions d'une valeur de 500 $ par employé.
Cette initiative de 14 millions $ s'ajoute aux primes au comptant de 13 millions $ attribuées aux termes des ententes conclues en 2009 et aux 28 millions $ versés en 2010 pour l'atteinte des objectifs mensuels de satisfaction de la clientèle et de ponctualité.
Négociations
Ces paiements surviennent alors qu'Air Canada s'apprête à amorcer les négociations visant le renouvellement des conventions collectives de ses employés.
Les différents syndicats du transporteur réclament d'importantes augmentations salariales pour compenser en partie les concessions qu'ils ont consenties au cours des dernières années. Jeudi, la direction d'Air Canada n'a pas voulu commenter ces demandes.
Évoquant l'incertitude entourant ces pourparlers, l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a fait passer de 6 $ à 5,75 $ son cours-cible pour l'action d'Air Canada.
Au 31 décembre, Air Canada disposait de liquidités totalisant 2,2 milliards $, soit 20 pour cent de ses revenus de 2010.
L'entreprise, dont le siège social est à Montréal, compte quelque 23 300 employés. En milieu d'après-midi, jeudi, son action s'échangeait à 3,37 $, en baisse de 1,5 pour cent, à la Bourse de Toronto.