Quelle contribution un artiste peut-il faire à l'entrepreneuriat ? Gregory Charles s'est posé la question pendant plusieurs semaines, avant d'accepter l'offre qu'on lui faisait de donner une journée de formation à l'École d'entrepreneurship de Beauce.
" Je n'étais pas sûr que mon expérience servirait aux entrepreneurs. Puis, je me suis mis à réfléchir : je dirige moi-même un consortium d'entreprises - une maison de production, une chorale, une maison d'édition et d'autres - et j'ai réalisé que le facteur indispensable au succès est d'intégrer le processus créatif à la gestion quotidienne, au management ", nous explique-t-il en entrevue.
" Souvent, l'entrepreneur démarre avec une idée, qui est le résultat de tout un processus créatif. Mais ensuite, il délaisse ce processus au profit de l'exploitation. Il oublie d'entretenir le feu ".
Le processus créatif dans les entreprises est " comme la prière chez les chrétiens, poursuit-il : on l'oublie et on y revient seulement quand on est mal pris, et alors, on s'attend à des miracles ! "
Attention de ne pas négliger la création
Il n'est pas quantifiable, mais si on ne le cultive pas, on risque d'être en panne. " Le défi est de l'intégrer au management d'une entreprise ", ajoute Gregory Charles.
Ce n'est pas simple de résoudre cette dichotomie création/exploitation : " Le processus créatif est triangulaire - on avance, on recule, on va à gauche, à droite, tandis que le processus d'exploitation est linéaire. Mais si on néglige la création - ce qu'on a trop souvent tendance à faire dans notre vie de couple, en politique, et en éducation -, on perd le feu. Les artistes, eux, ne peuvent pas se permettre de perdre ce feu, car pour eux, ce n'est jamais business as usual. "