Le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin a annoncé lundi que les comptes à l'étranger attribués aux trois ex-cadres de Renault accusés d'espionnage industriel n'existaient pas.
Dimanche, l'un des membres du service de sécurité de Renault a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", dans le cadre de l'enquête sur l'espionnage présumé dont l'entreprise aurait été victime.
Dominique Gevrey a été placé en détention provisoire. Ancien militaire de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), il a refusé de donner le nom de sa source qui assure que les trois cadres licenciés auraient divulgué des informations confidentielles sur le projet de voiture électrique.
"Renault n'est peut-être pas victime de salariés indélicats mais d'une escroquerie", a indiqué le procureur lors d'une conférence de presse. Le constructeur a versé 310 000 euros pour obtenir des renseignements sur ses cadres licenciés.
Le groupe automobile devait encore verser "presque 400 000 euros", à la source de M. Gevrey, a indiqué le procureur.
Selon les déclarations de M. Gevrey, sa source lui avait promis de lui fournir les documents d'ouverture des comptes en échange de 924 000 euros. Dominique Gevrey a été interpellé vendredi à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle alors qu'il s'apprêtait à prendre un avion à destination de la Guinée.
M. Gevrey est innocent, selon son avocat, Me Jean-Paul Baduel, joint par l'Associated Press, en ajoutant que dans ce dossier l'on avait "affaire à une paranoïa d'entreprise d'une rare violence". "Mon client n'a jamais travaillé d'initiative. On lui demandait des choses. Ce n'était qu'un petit soldat", a-t-il ajouté.