Le secteur des transports est en évolution constante, ici comme ailleurs. Les échanges internationaux permettent au Québec de partager son expertise, d'offrir ses services et de découvrir des solutions originales.
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La titulaire de la Chaire de recherche Mobilité à Polytechnique Montréal, Catherine Morency, se rend deux fois par année à Paris pour siéger au Forum vies mobiles de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF).
«Je suis la seule Canadienne et la seule ingénieure à en faire partie, dit-elle. Il y a des chercheurs français et étrangers en sciences humaines, économiques et sociales, des intellectuels, des artistes, des entrepreneurs et des praticiens de la SNCF. Ensemble, nous réfléchissons à l'avenir de la mobilité.»
Son travail l'a aussi menée à participer à des séjours de recherche en Suisse, en France, en Californie et à Toronto, ainsi qu'à de nombreux colloques internationaux. Elle a notamment coprésidé la 10e International Conference on Transport Survey Methods en 2014, en Australie. La prochaine édition de ce congrès se tiendra d'ailleurs à Québec, en 2017. Encore cette année, elle s'est rendue à Londres pour une rencontre sur les habitudes de déplacement, rencontre à laquelle elle retournera l'an prochain, mais en Chine. Ça fait voyager, le transport !
Cette globe-trotteuse juge indispensable que les chercheurs et praticiens du transport québécois s'abreuvent de tout ce qui se fait ailleurs. «Cela vient bonifier et accélérer le développement du transport chez nous», dit-elle. Et l'échange est bidirectionnel, puisque le Québec a aussi de l'expertise à partager. Catherine Morency cite notamment les enquêtes québécoises sur la mobilité, qui font l'envie de bien des chercheurs d'autres pays. «Elles reposent sur de très gros échantillons et ont un historique de réalisation permettant de les mettre en perspective, ce qui n'est pas si fréquent dans le domaine», note-t-elle.
Rayonnement international
L'Association québécoise des transports (AQTr) n'a pas non plus résisté à l'attrait du rayonnement international. «Nous souhaitons offrir à nos membres de l'information sur ce qui se fait ailleurs, explique la pdg, Dominique Lacoste. Nous avons désormais une équipe qui fait une veille afin de cerner les tendances ou les grands projets à l'étranger. Nous invitons aussi des délégations étrangères à notre congrès annuel. Cela permet de les mettre en contact avec nos membres de l'industrie privée.»
Au prochain congrès de l'AQTr, la France sera à l'honneur avec une délégation annoncée de plus de 30 représentants issus des sphères publique, privée et associative. Des délégations de la Colombie et du Mexique seront aussi sur place, sans oublier l'Afrique francophone, très présente notamment avec la Côte-d'Ivoire, le Cameroun, la République démocratique du Congo (RDC), la République du Congo et le Maroc. «Nous ciblons des pays ayant du développement à faire sur le plan des infrastructures de transport et recherchant de l'expertise.»
Dans certains cas, la relation peut devenir plus étroite. L'AQTr a signé une entente de partenariat avec le Maroc dans le domaine de la prévention et de la sécurité routière, ainsi qu'avec l'Institut Polytechnique Privé de Casablanca. Les Québécois y travailleront à l'instauration d'un programme de formation entièrement adapté au contexte marocain, portant entre autres sur la sécurité routière. Des ententes similaires devraient prochainement être signées avec la Côte-d'Ivoire, la RDC et le Cameroun. «Comme ce sont nos membres qui développent les formations, ce type d'entente leur permet de rayonner à l'international, explique Dominique Lacoste. En Afrique francophone, il y a énormément de demande pour de la formation sur la signalisation, la sécurité et l'entretien des infrastructures, par exemple.»
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Un séjour fructueux au Maroc
Vincent Ermatinger, vice-président adjoint, infrastructures et transport, de la firme de génie WSP, a participé à la mission technique Transport et infrastructures au Maroc, en juin 2014. Cette mission se déroulait dans le cadre du 9e Congrès national de la route et a permis des rencontres intéressantes, dont avec Aziz Rabbah, ministre marocain de l'Équipement, du Transport et de la Logistique.
«WSP n'est pas présente au Maroc, explique Vincent Ermatinger. Mon ancien employeur y a un bureau, et cela m'a permis de découvrir que le Maroc est un important marché pour le tramway, ce qui est ma spécialité. Aller sur place était une bonne occasion d'explorer en quoi consistent leurs besoins, et surtout ce qu'il faut faire pour se qualifier comme fournisseur potentiel et se donner une bonne chance de gagner si on soumissionne à un contrat.»
Il confie avoir été agréablement surpris de la qualité de l'organisation et de l'intensité du séjour. Les rencontres s'enchaînaient de sept heures du matin à tard dans la nuit. Et, surtout, elles étaient pertinentes. «Nous avions intérêt à parler à ces gens et ils avaient intérêt à nous parler, dit-il. Personne ne perdait son temps.» L'accès direct au ministre Rabbah a été très apprécié. Il se rappelle aussi s'être retrouvé assis entre le ministre des Transports du Bénin et celui du Burkina Faso lors d'un souper protocolaire. Une bonne occasion pour nouer des liens !
Depuis ce séjour, et bien que l'appétit pour le développement à l'international ait été temporairement rassasié par l'importante acquisition de Parsons Brinckerhoff, WSP travaille à préparer son dossier pour se qualifier comme fournisseur au Maroc. Ce qui n'est pas toujours simple. «Par exemple, tous les permis professionnels doivent être certifiés par le consulat, illustre-t-il. Il faut avoir des lettres de recommandation de nos clients pour les projets que nous avons réalisés, ce qui n'est pas du tout habituel en Amérique du Nord. Avoir tissé des liens avec les représentants marocains aide à connaître ces subtilités et à faire cheminer le dossier sans accroc.»
Apprendre sur les PPP
Présent lui aussi lors de la mission technique au Maroc, où il a prononcé une conférence sur les partenariats public-privé (PPP), le président de Cosime, Daniel Toutant, est un vétéran de ces missions à l'étranger. Le Cosime est une entreprise montréalaise spécialisée dans l'assistance à maîtrise d'ouvrage.
En 2009, M. Toutant se rendait à Londres, Stockholm et Milan pour observer les différences entre trois modes de tarification de la circulation en ville. À Londres, les conducteurs souhaitant circuler en voiture dans la City paient 10 livres sterling par jour (environ 19 $ CA) et peuvent ensuite y circuler à volonté. À Stockholm, un péage électronique facture de un à deux euros pour chaque entrée d'un véhicule dans le centre-ville, alors qu'à Milan, il s'agit plutôt d'un «péage carbone», dont le prix fluctue en fonction de la taille du véhicule.
En tant que pdg du consortium Consession A-25, responsable de la construction et de l'exploitation du pont de l'autoroute 25 entre Montréal et Laval, Daniel Toutant avait bien sûr un intérêt marqué pour ces questions. Cela permettait notamment de réfléchir au système de péage le plus approprié pour le pont de l'A-25.
Deux ans plus tard, il participe à une mission à New York portant sur les modes de financement concurrents des infrastructures et les facteurs de réussite. Au menu, plusieurs projets, dont l'AirTrain de l'aéroport JFK, la prolongation de la ligne 7 du métro vers Hudson Yards ou le fameux High Line.
«Ce type de séjour à l'étranger est bénéfique sur plusieurs plans, dit-il. Cela permet de faire rayonner nos expertises. Pour une entreprise comme Cosime, cela aide aussi à établir des relations et à comprendre les enjeux auxquels font face d'autres régions. Mais il faut savoir écouter. La pire erreur est de se rendre à l'étranger et de parler de ce qu'on sait faire, sans prêter attention aux besoins des intervenants sur place.»
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