Craignant que le mauvais sort qui leur a été réservé s’étende comme une traînée de poudre sur les autres régimes de retraite à prestations déterminées, les 875 retraités de la White Birch s’allient à ceux de Produits forestiers Résolu pour interpeller les politiciens en campagne électorale. Ils manifestent cet après-midi devant l’usine de Québec, en réouverture progressive depuis quelques semaines.
« On vient de faire de nous le noyau de la boule de neige et elle va recouvrir tout le secteur des pâtes et papiers et après les autres secteurs de l’économie. On sent bien que l’objectif est de mettre fin aux régimes de retraite à prestations déterminées et de s’emparer des économies des travailleurs », affirme Gilles Bédard, le représentant des retraités de la White Birch.
Dans le cas de Papiers Résolu, le gouvernement avant accordé à l’entreprise, anciennement Abititi-Bowater, un délai supplémentaire pour recapitaliser le fonds de retraite déficitaire. Mais l’entente de la relance de White Birch, annoncée en juillet dernier par les ministres Sam Hamad et Clément Gignac, prévoit l’amputation de 30% des rentes des retraités, ce qui constitue un nouveau précédent.
Les retraités de la White Birch et ceux de Résolu, à la lumière de propos tenus par le pdg Richard Garneau, craignent que ce dernier veuille obtenir des concessions semblables à la White Birch pour faire face à des années difficiles dans le secteur des papiers.
Ces dernières semaines, les retraités de la White Birch ont reçu des documents de l’entreprise, requérant de signer une quittance et de renoncer à tous leurs droits de poursuite judiciaire.
« Ces documents disent que les retraités ont consenti à la terminaison de leur régime de retraite, ce qui est faux, s’indigne M. Bédard. Malgré plusieurs demandes au syndicat, nous avons toujours été laissés de côté et on ne nous a jamais demandé notre avis. On n’a pas eu notre mot à dire sur le mauvais sort qui nous a été réservé. »
M. Bédard considère qu’une pression indue est placée sur les retraités et aussi que les documents à signer sont à peine compréhensibles. Il trouve par ailleurs déraisonnable qu’on demande aux anciens travailleurs de l’usine de renoncer à tous leurs droits.
En juillet dernier, avant le déclenchement de la campagne électorale, le gouvernement libéral avait annoncé l’octroi d’un prêt de 35 M$ pour relancer la White Birch, fermée depuis janvier. La compagnie traîne des mauvaises créances de plus de 900 M$.