Le Québec veut tailler sa place dans l'émergence de l'industrie mondiale du transport électrique. À ce titre, Montréal accueillera la 29e édition du Symposium international du véhicule électrique (EVS29), un des rendez-vous mondiaux phare dans le domaine des véhicules électriques, du 18 au 22 juin 2016. La province pourra y présenter, sans rougir, tous les projets d'électrification de divers moyens de transports en cours. Voici les principaux exemples.
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Les taxis verts d'Alexandre Taillefer
Les premiers taxis électriques de Taxelco devraient rouler dans les rues de Montréal en novembre prochain. Une première phase pilote de 50 véhicules est prévue. Si tout va bien, 50 autres voitures seront mises en circulation, pour un total de 100 véhicules sur environ 18 mois.
Une période suffisante pour tester la technologie électrique dans notre climat hivernal, selon les promoteurs du projet. Différents modèles de voitures électriques seront mis à l'essai durant cette période. La consommation annuelle d'électricité par taxi par année devrait s'élever à 2000 $.
«Le défi, c'est que ces voitures seront plus utilisées que celles d'un particulier. Nous allons donc installer notre propre réseau de bornes afin d'assurer aux taxis la possibilité de faire des recharges rapides», dit Thierry St-Cyr, directeur des opérations pour les véhicules électriques et directeur des affaires publiques de Taxelco.
Le projet-pilote sera aussi l'occasion de mettre à l'épreuve l'application - en cours de conception - qui permettra une gestion intelligente centralisée de la flotte dans le but de «réduire les temps d'attente et d'avoir un meilleur rendement des voitures», énumère M. St-Cyr.
À terme, ce n'est rien de moins que le remplacement du système actuel des taxis de Montréal et de la flotte que l'homme d'affaires Alexandre Taillefer, associé principal du fonds de capital-croissance XPND Capital et l'instigateur de ce projet de 250 millions de dollars, ambitionne de réaliser.
«Notre but n'est pas de mettre plus de voitures en circulation sur les routes», dit Thierry St-Cyr.
Ce nouveau système présente, selon Taxelco, plusieurs avantages : lutter contre la pollution, donner une image de marque à Montréal et améliorer les conditions de vie des chauffeurs de taxi qui, dans le projet de Taxelco, devraient mieux gagner leur vie. Le tout dans un cadre légal. Un futur concurrent pour Uber ?
Un premier bus scolaire électrique en Amérique du Nord
Autobus Lion, de Saint-Jérôme, aura eu besoin de deux ans de recherche et développement pour mettre au point le premier bus scolaire électrique en Amérique du Nord.
Le modèle sera commercialisé dès l'automne prochain. Quelques véhicules sont en période de test au Québec et en Californie, afin de vérifier que le véhicule, qui peut transporter 72 enfants, fonctionne bien sous des températures extrêmes (froid hivernal et forte chaleur).
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Une vingtaine de véhicules ont déjà été commandés. «D'ici un an, on espère en vendre de 50 à 100 au Québec», dit Marc Bédard, président d'Autobus Lion, qui emploie une cinquantaine de personnes. L'usine, qui produit déjà un bus scolaire conventionnel, a une capacité de production de 900 véhicules par an. De 200 à 300 bus en sortent chaque année actuellement.
L'entreprise a démarré ses activités en 2011 en construisant un bus conventionnel, qui fonctionne au diesel. «C'était naturel pour nous de passer ensuite à l'électrique, car c'est tout à fait adapté au transport scolaire. Les circuits sont prévisibles et les bus roulent quelques heures le matin et l'après-midi ; ils peuvent donc être rechargés entre-temps», précise M. Bédard.
L'autonomie du modèle d'Autobus Lion est de 120 km, ce qui représente un écueil pour diversifier le service.
«Aujourd'hui, ce bus ne peut pas être nolisé, car il ne serait pas possible, par exemple, de faire un aller-retour Montréal- Québec dans la journée», dit M. Bédard. Le marché qui s'ouvre à Autobus Lion est cependant énorme puisqu'il couvre le transport scolaire dans toute l'Amérique du Nord.
Le bus urbain de Nova Bus dans les rues de Montréal
Dès 2016, trois autobus urbains électriques Nova LFSe, conçus par Nova Bus, une filiale de Volvo installée à Saint-Eustache, circuleront dans les rues de Montréal pour une période de test. D'une capacité de 41 places assises, ils fonctionnent grâce à quatre batteries haute tension au lithium-ion.
Ils circuleront sur la ligne 36 - Monk de la Société de transport de Montréal (STM) d'abord à vide ; puis, dès l'automne 2016, les essais se poursuivront avec des passagers jusqu'en 2019. Une période nécessaire pour vérifier le bon fonctionnement des véhicules en toute saison ainsi que les impacts qu'aurait l'adoption d'un tel modèle sur l'organisation et l'entretien.
Le LFSe est le petit frère du LFS, un modèle au diesel dont le groupe s'est inspiré pour concevoir le modèle tout électrique. Le moteur a été conçu et fabriqué par TM4 de Boucherville. La mise en service des véhicules dans les rues de Montréal nécessitera l'installation de stations de recharge rapide au square Victoria et au terminus Angrignon, soit à l'extrémité des lignes, au printemps 2016. D'après Nova Bus, le temps de recharge est inférieur à six minutes pour une heure de circulation.
Le projet est issu d'un partenariat intitulé Cité Mobilité, conclu en 2013 entre Volvo et la STM. Cette dernière souhaite renouveler sa flotte exclusivement avec des véhicules électriques à partir de 2025, pour remplacer progressivement ses 1 700 bus diesel. Montréal est la première ville nord-américaine à participer au programme Cité Mobilité mis en place par Volvo afin de «créer des réseaux avec un certain nombre de villes à travers le monde pour comprendre les conditions d'exploitation dans ces villes et les partager avec l'ensemble des villes participantes», selon Nova Bus.
D'une durée de cinq ans, ce projet est doté d'un budget de 16,7 millions de dollars, dont près de 12 M$ sont financés par le gouvernement du Québec. Nova Bus et Volvo ont investi 8 M$ en R-D dans le produit.
Coût de l'utilisation d'un autobus au km
Diesel: 0,425 $
Électrique: 0,363 $
Source : Association canadienne du transport urbain
> 25 tonnes: Réduction annuelle des émissions de GES pour un taxi roulant à l'électricité. Source : Taxelco
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