Lors de son récent voyage en Belgique, le premier ministre Philippe Couillard a profité d'une visite au port d'Anvers, principal port européen d'acheminement de marchandises vers l'Amérique du Nord, pour promettre le dévoilement de la stratégie maritime québécoise avant juin. Les acteurs de l'industrie maritime en savent encore bien peu au sujet de ce qui reste, pour l'instant, une promesse électorale à remplir. Chose certaine, ils sont impatients d'en savoir plus.
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«Il est temps que le Québec se dote d'une véritable vision stratégique de l'atout que représente le fleuve Saint-Laurent en tant qu'axe d'échange majeur, note Nicole Trépanier, présidente de la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES). C'est d'autant plus intéressant que l'industrie maritime n'a pas fait pression en ce sens sur le gouvernement. Le Parti libéral du Québec est venu de son gré vers elle en intégrant un projet de stratégie maritime à sa plateforme électorale. C'est signe qu'il a compris qu'il y avait un besoin.»
De la parole aux actes
Reste que relativement peu d'informations concrètes ont filtré jusqu'à maintenant quant aux intentions de Québec, si ce n'est la possible création de pôles logistiques à Contrecoeur et Vaudreuil-Soulanges.
Le ministre délégué aux Transports et à l'Implantation de la stratégie maritime, Jean D'Amour, qui n'hésite pas à qualifier la stratégie de «révolution maritime», a aussi déjà évoqué le passage sous juridiction québécoise des ports fédéraux comme Gros-Cacouna, Baie-Comeau, Rimouski, Gaspé, Matane ou Cap-aux-Meules, de même que la création d'un diplôme d'études professionnelles pour les futurs matelots.
Le projet de stratégie maritime prévoit la création de 30 000 emplois, des investissements privés de 4 milliards de dollars et publics de 3 G$, ainsi que des retombées fiscales évaluées à 3,5 G$.
Dans la plateforme électorale du PLQ, on retrouve 11 axes d'intervention des plus divers, touchant le transport maritime, les ports, la pêche, le tourisme, les chantiers maritimes, l'environnement ou la main-d'oeuvre. Un vaste terrain de jeu !
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Le privé, moteur principal
«On a hâte de voir comment, concrètement, ils comptent atteindre leurs objectifs, note la présidente de la SODES. Le privé doit être le moteur principal, mais l'industrie a aussi besoin d'investissements publics, notamment dans les infrastructures portuaires vieillissantes. L'accès aux ports, en particulier doit permettre une circulation très fluide des marchandises. C'est le nerf de la guerre. Si nos infrastructures ne sont plus efficaces, nous ne serons plus compétitifs sur cet axe qui est une voie d'accès cruciale aux marchés extérieurs.»
Les prévisions de la stratégies maritime du Québec
30 000 : création d'emplois
4 G$ : investissements privés
3 G$ : investissements publics
3,5 G$ : retombées fiscales
Source : Gouvernement du Québec
Les 11 axes d'intervention de la stratégie maritime
1. Maximiser les occasions d'affaires en investissant pour se doter d'infrastructures de plus grande capacité et en renforçant la position concurrentielle des ports québécois sur les marchés mondiaux en développement.
2. Développer un pôle logistique à haute valeur ajoutée en investissant dans les ports en eau profonde du Québec et dans le développement de voies ferrées stratégiques, notamment pour relier la Fosse du Labrador au Port de Sept-Îles.
3. Développer le transport maritime de manière plus sécuritaire et écologique en implantant des programmes pour favoriser la réduction des GES et en encourageant le remplacement des navires vétustes.
4. Favoriser le transport maritime des marchandises en mettant en place des incitatifs, notamment fiscaux, pour que les entreprises l'utilisent davantage.
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5. Soutenir les chantiers maritimes en instaurant une déduction fiscale pour la modernisation, la réparation et la construction de bâteaux par des chantiers québécois.
6. Préserver les ports et les quais québécois qui sont cédés par le fédéral aux autorités locales grâce à des investissements publics.
7. Améliorer l'offre de services des traversiers en renforçant l'appui à la Société des traversiers du Québec, qui dessert 5,4 millions de passagers chaque année.
8. Moderniser le tourisme maritime en soutenant la rénovation de la flotte québécoise de bateaux de croisière et en améliorant les structures d'accueil des touristes dans les ports.
9. Assurer la pérennité de la pêche et de l'aquaculture, qui entraînent des retombées économiques de près de 320 M$ annuellement, notamment en soutenant la recherche et en faisant la promotion des produits québécois à l'étranger.
10. Augmenter la R-D dans les biotechnologies marines afin d'encourager le développement de nouveaux produits issus de la mer.
11. Assurer la relève dans l'industrie maritime en renforçant la formation et en valorisant les métiers de la mer.
Source : Gouvernement du Québec
Le transport maritime au Québec
27 350 emplois
262 établissements
11 000 navires
10 Mt de marchandises
1,3 G$ de revenus fiscaux
Le transport maritime consomme neuf fois moins d'énergie que le transport ferroviaire, qui est lui-même six fois moins énergivore que le transport routier.
Source : Gouvernement du Québec
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