Le Groupe ADF, de Terrebonne, pense sérieusement à s’implanter dans les Prairies afin de tirer profit du niveau d’activité économique qu’on trouve actuellement dans l’Ouest du Canada et des États-Unis.
L’entreprise n’a pas encore pris de décision finale, mais ses démarches sont suffisamment avancées pour qu’elle ait déjà fait une offre d’achat sur un terrain de la région de Winnipeg et qu’elle y ait entrepris des discussions en vue d’un futur partenariat d’affaires.
«Nous en sommes à la finalisation de l’analyse du site, explique Jean-François Boursier, chef de la direction financière d’ADF. Si nous décidions finalement d’aller de l’avant, nos activités pourraient débuter là-bas au cours de l’automne prochain.»
L’opération ne comporte pas de risques excessifs. Tout au plus, l’entreprise prévoit des investissements de l’ordre de 10 à 15 M$ pour construire et s’implanter dans cette région du pays.
À plus forte raison, cet investissement se ferait par l’entremise d’une nouvelle co-entreprise qu’elle formerait en partenariat avec une entreprise privée de l’endroit, qu’ADF préfère ne pas identifier pour le moment.
Quoi qu’il en soit, le jeu pourrait en valoir la chandelle. À moyen terme, les projets de construction de la Saskatchewan, du Manitoba et de l’Alberta pourrait lui permettre d’engranger des revenus de 25 à 50 M$ par années.
C’est là un niveau de ventes au Canada que l’entreprise de Terrebonne n’a pas vu depuis près d’une décennie. À preuve, au cours des neufs premiers mois de l’année, ADF a enregistré des revenus de 567 000$ du Canada, en baisse de 93% par rapport aux 9,1M$ enregistrés durant la même période en 2009. Une situation qui a contribué à la baisse importante du bénéfice net depuis un an, lequel est passé de 5,5M$ à 2,7M$ au cours des neufs premiers mois de l’année.
Malgré cette chute des revenus et des profits, ADF préfère présenter son expansion dans l’Ouest davantage comme un effort de diversification géographique que comme une fuite vers des contrés plus prospères.
Car malgré l’effondrement du marché de la contruction commerciale et industrielle – les domaines de spécialisation pour ADF-, en Ontario, au Québec et dans les Maritimes, les revenus des États-Unis se maintiennent, à peu de choses près. Au cours des trois derniers mois, l’entreprise a enregistré des revenus de 13,7M$ aux États-Unis, contre 14,4M$ à pareille date l’année dernière.
«Les projets se poursuivent à New York, où nous sommes présents, et même dans l’Est du Canada, la lumière commence à se pointer au bout du tunnel, affirme le chef de la direction financière. Non vraiment, il y a longtemps que l’Ouest nous intéressait ; le moment est enfin propice.»
Cela dit, ADF pourrait ainsi mieux profiter des développements importants que connaît la région en raison, entre autres, de l’exploitation du pétrole et de la potasse. Ce qui lui permettrait entre autres de mieux résister aux fluctuations du huard et d’une reprise plus lente qu’espérée aux États-Unis.
Quelques minutes avant la fermeture de la Bourse de Toronto, aujourd’hui, le titre du Groupe ADF avait gagné 0,09$, en hausse de 5,81% à 1,64$ l’action.