L'Inde s'annonce comme étant le prochain marché lucratif pour Bombardier, alors que le constructeur mondial d'avions et de trains est dans la course pour l'obtention de contrats de plusieurs milliards de dollars.
Des décennies après avoir pour la première fois mis les pieds en Inde, démocratie la plus peuplée au monde, l'entreprise de Montréal espère récolter le fruit de ses efforts et tirer profit de la rapide croissance du pays asiatique ainsi que de sa volonté de modernisation.
La modification de la politique gouvernementale afin de libéraliser le marché indien, durant les années 90, a donné aux entreprises étrangères davantage d'occasions d'entrer sur un marché au sein duquel font apparition des villes de la taille de la région du Grand Toronto.
Bombardier profite également d'une politique indienne exigeant que les villes de plus de trois millions d'habitants aient un système de métro.
"En ce moment, nous constatons vraiment un impact sur nos produits, et le fait d'avoir l'occasion de faire une offre et de prendre pied est quelque chose qui est d'une très grande importance dans ce marché", a affirmé mercredi Marc-André Lefebvre, porte-parole de Bombardier.
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Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, a indiqué que de nouvelles commandes de matériel ferroviaire pourraient faire grimper le titre de Bombardier, qui exploite des usines de construction de trains et d'avions au Canada et ailleurs dans le monde.
"Le marché de ce pays présente un potentiel énorme et il est plus ouvert à la concurrence étrangère que ne l'est le marché chinois, où dominent les fabricants locaux", a écrit l'analyste dans un rapport.
Les responsables du ministère indien du Chemin de fer ont fait savoir que des contrats de plusieurs milliards de dollars, dont deux de locomotives, pourraient être attribués dès décembre.
Des occasions se présentent également au plus important constructeur ferroviaire au monde dans le secteur des trains de banlieue.
Au nombre des contrats d'importance déjà obtenus cette année figure une commande de voitures pour le métro de Delhi, d'une valeur de 156 millions $ US.
Le réseau de métro de Delhi exploitera éventuellement une flotte de véhicules qui ne sera devancée en importance que par celles des métros de Londres et Shanghai. Grâce à une nouvelle expansion, qui lui permettra de s'étendre sur une distance de 125 kilomètres, il assurera le transport de quatre millions de personnes par jour.
Bien que l'Inde connaisse une forte croissance économique, Bombardier continue cependant de voir la Chine comme son principal marché croissant pour les trains et les avions. L'entreprise y a déjà obtenu des milliards de dollars de contrats de construction de trains à grande vitesse et de banlieue ainsi que de voitures de métro.
Bombardier croit que la flotte de jets d'affaires de la Chine connaîtra une croissance annuelle de 20 pour cent lors des 10 prochaines années, à 700 unités. La compagnie estime que le nombre des appareils d'affaires de l'Inde croîtra de 13 pour cent, à 440, d'ici 2019.
Par ailleurs, le gouvernement du Québec a déposé mercredi un projet de loi devant permettre à la Société de transport de Montréal (STM) de commander 468 voitures de métro au consortium Bombardier-Alstom sans appel d'offres.
D'une valeur de 1,2 milliard $, ce contrat gonflerait le carnet de commandes de Bombardier, qui dépassait 30 milliards $ US à la fin du deuxième trimestre.
Deux autres éléments catalyseurs pour les actions de Bombardier pourraient être les commandes des appareils de la nouvelle CSeries et le redressement des commandes de jet d'affaires.
L'objectif établi par M. Doerksen en ce qui concerne la valeur du titre de Bombardier d'ici un an est de 6,50 $.
Le cours des actions de Bombardier a terminé la séance de mercredi à 5,18 $ à la Bourse de Toronto, en hausse d'un cent par rapport à son taux de clôture de la veille.