Le constructeur automobile Ford a annoncé mercredi un bénéfice divisé par plus de deux sur un an et moins bon qu'attendu au deuxième trimestre, plombé par l'Europe où il devrait perdre plus d'un milliard de dollars cette année, ce qui l'a amené à réduire ses prévisions.
Au deuxième trimestre, le numéro deux américain de l'automobile a généré un bénéfice de 1,0 milliard de dollars, y compris une perte de 404 millions de dollars en Europe, comparé à un bénéfice de 2,4 milliards de dollars un an plus tôt.
Parmi les éléments exceptionnels, le groupe met en avant une charge d'impôts plus élevée et 800 millions de dollars versés aux fonds de retraite de ses employés.
Le bénéfice net par action est ressorti à 26 cents et le bénéfice opérationnel avant impôts à 30 cents. Les investisseurs attendaient en moyenne 28 cents hors éléments exceptionnels.
Le chiffre d'affaires a reculé de 2,1% à 31,4 milliards de dollars, moins que les 32,2 milliards de dollars attendus par le marché.
En Amérique du nord, région la plus rentable de Ford, les ventes sont restées stables mais le groupe a dégagé un bénéfice de 2,0 milliards de dollars, en hausse de 5%.
"Vu l'environnement (économique) qui se détériore en Europe, Ford s'attend maintenant à une perte qui excède 1 milliard de dollars sur l'année entière en Europe", a prévenu le constructeur automobile dans un communiqué.
Le groupe abaisse également ses prévisions de bénéfice opérationnel avant impôt pour l'année: il s'attend maintenant à ce qu'il ressorte "inférieur" à celui de 2011, alors qu'il tablait jusque là sur la stabilité à 8,8 milliards de dollars.
Malgré cela, l'action progressait de 1,43% à 9,23 dollars vers 12H35 GMT lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle.
"Nous restons dédiés à la continuation de notre plan One Ford, notamment en faisant face activement aux difficultés de court terme et en investissant dans notre croissance future", a-t-il ajouté.
"Nous reconnaissons la gravité de la situation en Europe et estimons que les difficultés du secteur y sont plus structurelles que cycliques. Bien que Ford soit fortement touché en raison de sa présence importante dans la région, l'entreprise comprend ce qui doit être fait pour parvenir à la rentabilité", affirme-t-il, sans toutefois le détailler.
"Nous avons fait face à des situations difficiles dans d'autres domaines par le passé et avons été en mesure d'y remédier avec notre plan One Ford", a justifié le directeur financier Bob Shanks, cité dans le communiqué.
"Il est prématuré de discuter des détails de ce que notre plan pourrait être pour résoudre la situation en Europe, mais nous allons continuer à communiquer sur nos projets quand ce sera approprié", a-t-il conclu.
En Amérique du sud, Ford a vu sa performance se détériorer, bien que plus modérément qu'en Europe: il n'a généré que 5 millions de dollars de bénéfices avant impôts comparé à 267 milions de dollars un an avant.
"Bien que l'entreprise continue à prévoir un bénéfice sur l'année en Amérique du sud, elle l'anticipe maintenant nettement en dessous de celui de 2011, reflétant une pression accrue de la concurrence, un affaiblissement des devises locales et des changements dans les politiques gouvernementales dans des domaines tels que les échanges commerciaux et l'accès aux devises", explique Ford dans son communiqué.
Les constructeurs présents en Europe dénoncent tous une surcapacité de production dans un contexte de baisse rapide de la demande. Ford avait indiqué à la mi-juillet que ses ventes avaient chuté de 19% au premier semestre dans la région.
Ford a généré des flux de trésorerie positifs de 33,9 milliards de dollars, en hausse de 1 milliard de dollars sur le trimestre, et a fini le trimestre avec une trésorerie de 23,7 milliards de dollars pour une dette de 14,2 milliards de dollars.
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