L’État de la Californie a donné le feu vert mercredi à la construction d’un premier tronçon pour train à très haute vitesse entre Los Angeles et San Francisco, un nouveau chapitre d’un projet de longue haleine dont Bombardier entend bien profiter.
Ce lien ferroviaire doit devenir le premier aux États-Unis à accueillir un tel train. Sa vitesse moyenne varierait entre 180 et 220 milles à l’heure et serait en mesure de relier les deux villes de la côte ouest en 2 heures et 40 minutes.
Afin de couvrir les frais de construction de ce premier tronçon, la Californie émettra 2,6G$US d’obligations, auxquels Washington ajoutera 3,2G$US. Ce premier tronçon reliera les villes de Merced et San Fernando Valley, au nord de San Francisco.
L’appel d’offre californien n’a pas encore été lancé. Mais Bombardier ne fait aucun mystère quant à ses intentions : «Nous serons sur la ligne de départ, cela ne fait aucune doute», a déclaré Marc Laforge, directeur des communications de Bombardier Amérique du Nord.
En entrevue avec LesAffaires.com, ce dernier a expliqué que Bombardier avait d’excellentes chances de remporter au moins un part de ce projet à haute vitesse, actuellement le plus avancé qui soit sur le continent.
Le mois dernier, Bombardier a remporté, coup sur coup, les contrats du métro de New York (600M$US) et du métro de San Francisco (1,3G$US). La québécoise a également été impliquée de près, en partenariat avec Alstom, au développement de l’Acela, de la société de transport Amtrac, le seul autre projet amércain de train rapide.
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À la différence du train à très haute vitesse que convoite la Californie, l’Acela offre une vitesse moyenne de 80 milles à l’heure entre New York et Washington, avec des pointes d’un maximum de 120 milles à l’heure près de Boston.
Le projet de TGV californien est dans l’air depuis des années. Moins réfractaire que son prédécesseur, le gouverneur de la Californie Jerry Brown a signé mercredi le premier projet de loi autorisant le début des travaux de mise en état du système ferroviaire en place. Ces travaux, qui pourraient se réaliser en partenariat public-privé, permettront à terme l’utilisation de trains à très haute vitesse, comme le Zephiro de Bombardier.
Peu de chance pour La Pocatière
Est-ce que l’obtention de ce contrat milliardaire permettra la création d’emplois aux usines canadiennes de Bombardier Transport, à La Pocatière au Québec, et Thunder Bay en Ontario ?
Il est encore tôt pour le dire, mais rien n’est moins certain, s’il faut en croire le représentant de Bombardier. Compte tenu de l’implication du fédéral dans le financement de ce projet, explique-t-il, il est probable que l’appel d’offres exige que 100% de l’assemblage se fasse aux Etats-Unis et que plus de 60% du contenu des trains commandés soit d’origine américaine.
Dans un tel cas, ce serait donc surtout les travailleurs américains de l’usine de Bombardier de Plattsburgh, non loin de Montréal, qui en bénéficieraient le plus.
À ce jour, Bombardier a participé, en propre ou en partenariat, à 90% des projets de train à haute vitesse dans le monde. Son carnet de commandes nord américain s’élève actuellement à 5,8G$CA, un record historique pour l’entreprise.
Depuis le début de l’année, le titre de Bombardier a perdu 0,20$ ou 4,93% de sa valeur à la Bourse de Toronto. Aujourd’hui, peu après midi, son action est stable ; elle se négocie à 3,88$, avec un gain de 0,02$ ou de 0,52%.