La direction de Bombardier a déclaré «collaborer entièrement» avec les autorités brésiliennes qui enquêtent actuellement sur l’existence présumée d’un cartel dans l’industrie du rail.
«Tout ce que je peux vous dire est que nous avons des pratiques d’affaires très strictes et que nous observons des standards éthiques de niveau très élevé», a répondu jeudi le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, en marge de la présentation des résultats du deuxième trimestre.
Le 4 juillet dernier, les autorités brésiliennes ont visité les bureaux de Bombardier, à Hortolandia, en banlieue de São Paulo. «Ils sont venus, ont saisi les documents qu’ils avaient besoin et nous n’avons pas reçu de nouvelles depuis», a confirmé Marc Laforge, porte-parole de Bombardier Transport.
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Le même jour, douze autres entreprises du secteur ferroviaire ont reçu pareille visite des autorités antitrust brésiliennes. Du nombre, les enquêteurs ont rendu visite aux bureaux de l’allemande Siemens, de la française Alstom, de l’espagnole CAF et de la japonaise Mitsui.
Selon les informations diffusées par la presse brésilienne, des entreprises et plusieurs membres de l’appareil politique brésilien seraient impliqués dans cette affaire. Le cartel se partagerait des mandats publics de construction et d’entretien de lignes de métro et chemins de fer de São Paulo et de Brasilia, notamment.
Au moins six appels d’offres, dont certains remontent à la fin des années 90, seraient visés par les enquêteurs. Du nombre, Bombardier affirme n’avoir pris part à aucun d’entre eux, contrairement à Alstom, impliquées dans trois.
«Nous collaborons entièrement avec les autorités et nous nous assurons qu’elles reçoivent toute l’information nécessaire afin qu’elles puissent mener leur enquête jusqu’au bout», a déclaré M. Beaudoin, refusant par ailleurs de se prononcer sur l’issue éventuelle de l’enquête. «Je ne spéculerai pas. Mais nous allons supporter les efforts des autorités brésiliennes jusqu’à la fin».
Une odeur de déjà vu
Cette nouvelle accusation de cartel survient alors que le Brésil doit relancer le mois prochain un nouvel appel d'offres pour la construction d'une ligne à grande vitesse de 511 km devant relier les villes de Rio de Janeiro et São Paulo. Bombardier pourrait se montrer intéressée à ce contrat de plusieurs milliards de $US.
Il y a trois ans, Bombardier Transport a remporté un contrat de 1,44 G$US pour la conception, la fourniture et l'installation d'un système de monorail de 24 km à São Paulo. Les premières voitures des 54 rames doivent être livrées au cours des prochains mois.
En 2007, Siemens a été accusée, en Allemagne, de verser des pots-de-vin pendant une décennie pour décrocher des contrats à l'étranger, notamment aux États-Unis. L'année suivante, c'est Alstom qui était visée par des soupçons de même nature en Asie et en Amérique du Sud.
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Résultats en hausse
Pour la période de trois mois terminée fin juin, l'entreprise montréalaise a dégagé un bénéfice net ajusté de 158 M$ US ou 0,09 $ par action, contre 167 M$ US ou 0,09$ l’action pour le même trimestre il y a un an. C’est ce que visaient les analystes, soit 0,086$ par action en moyenne, selon Bloomberg.
Les recettes de la société dirigée par Pierre Beaudoin ont totalisé 4,4G$ US, comparativement à 4,1 G$ US à la même période l’an dernier. Dans l’ensemble, les analystes visaient des ventes de 4,3 G$ US.
À la clôture des marchés, le 1er août 2013, l'action de Bombardier se négociait à 4,95$, une baisse de 0,01$, ou de 0,20% par rapport à la veille. Au cours des cinq derniers jours, son titre a progressé de 0,07$, ou de 1,43%.
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