Le Premier ministre canadien Stephen Harper a vigoureusement défendu vendredi le droit du gouvernement d'intervenir pour empêcher un arrêt de travail chez Air Canada, premier transporteur du pays.
"Il est exclu pour moi que nous restions assis les bras croisés et permettions que la compagnie s'arrête d'elle-même", a dit M. Harper en rappelant qu'Air Canada avait demandé explicitement au gouvernement de l'aider dans plusieurs secteurs lors de la récente crise économique.
"C'est de loin la plus grande compagnie aérienne au pays et l'interruption de ses services aurait un impact important", a-t-il poursuivi lors d'un point de presse à Toronto retransmis par les chaînes canadiennes. "Dans la situation actuelle, l'économie n'en a certainement pas besoin", a encore dit M. Harper, se disant préoccupé "non pas pour la direction ou le personnel, mais pour les usagers", en cette période de vacances scolaires où une grève risquerait de provoquer le chaos pour des milliers de personnes.
La ministre du Travail Lisa Raitt a pris jeudi des mesures d'exception pour empêcher l'interruption du service d'Air Canada, touché par deux conflits sociaux. La compagnie a menacé ses 3.000 pilotes de déclencher un "lock-out" (interruption du service décidé par l'employeur) lundi si ceux-ci ne ratifiaient pas une nouvelle convention collective.
De son côté, le syndicat représentant environ 8.600 mécaniciens, bagagistes et agents de fret d'Air Canada, a déposé mercredi un préavis de grève pour lundi.