Le constructeur japonais Toyota a annoncé mercredi le rappel de 1,75 million de voitures dans le monde, en raison de problèmes relatifs au système de freinage et à la rampe d'injection d'essence, un nouveau revers pour le numéro un mondial.
Aucun accident ou blessure n'a été rapporté, mais ces défauts peuvent provoquer une «dégradation progressive de la performance des freins» dans le premier cas, et accroître le risque d'incendie dans le second, a indiqué le groupe dans un courriel transmis à l'AFP.
Il s'agit de la quatrième décision de ce type depuis le début de l'année pour Toyota, qui avait par ailleurs connu une série noire fin 2009-début 2010, notamment aux États-Unis, pour cause de pédales d'accélération ou de freins défectueux.
Des berlines Crown, des voitures de luxe Lexus et des monospaces Noah figurent parmi les modèles rappelés.
Toyota va remplacer une pièce du «maître-cylindre de frein» dans 802000 véhicules au total, produits entre 2007 et 2012, dont 704000 au Japon et 94000 en Chine.
«Le système de freinage ne devient pas inefficace, mais «la sensation à la pédale peut changer», et «à terme la performance peut commencer à se détériorer», explique-t-il.
Concernant la rampe d'injection d'essence, le groupe va changer un joint, dont l'étanchéité pourrait être dégradée par les particules d'un traitement anti-corrosion. D'où des risques de fuites de carburant qui pourraient, dans le pire des cas, mettre le feu au véhicule.
Environ 759000 automobiles fabriquées entre 2005 et 2010 sont rappelées pour cette intervention rapide, dont plus de la moitié aux Etats-Unis et 244000 dans l'archipel nippon. Au moment de mettre en ligne, le chiffre était inconnu pour le Canada.
Risque zéro
Enfin, un autre problème lié au réservoir, plus spécifiquement au «boîtier d'aspiration des vapeurs de carburant», a été relevé, conduisant au rappel de 190000 voitures au Japon, en date de la période 2005-2010.
Cette décision du géant de Nagoya (centre) porte à près de onze millions le nombre de véhicules convoqués au garage ces derniers mois pour divers soucis techniques.
Depuis la crise sans précédent liée aux rappels américains (12 millions de voitures affectées), Toyota est désormais très prudent et procède régulièrement à des rappels massifs, y compris pour des problèmes n'engageant pas la sécurité du véhicule.
Le groupe japonais a accepté de payer en mars une amende de 1,2 milliard de dollars aux Etats-Unis pour avoir "trompé" ses clients dans cette affaire, échappant ainsi à des poursuites pénales du ministère de la Justice.
Il fait cependant l'objet de nouvelles investigations sur un problème similaire d'accélération soudaine des voitures de marque Corolla, à la suite de plaintes d'une centaine de clients.
Un autre géant de l'automobile, l'américain General Motors, est confronté à un scandale de rappels tardifs de 2,6 millions de véhicules, plus de dix ans après la détection d'un défaut du commutateur d'allumage.
Cette pièce défaillante est associée à ce jour à 27 morts, selon un décompte du constructeur qui a désormais lui aussi mis en place une politique du «risque zéro». Il a rappelé plus de 30 millions de véhicules depuis le début de l'année, pour une facture de 2,5 milliards de dollars.