Précisions en fin de texte. Transat A.T. a admis une erreur comptable lors de la publication des résultats du quatrième trimestre, terminé le 31 octobre. Les résultats des trois derniers mois de l'exercice 2012 sont pour leur part conformes aux attentes des analystes.
Le voyagiste montréalais a annoncé une correction de ses précédents états financiers en raison d’erreurs commises depuis 2006 dans la comptabilité de sa filiale au Royaume-Uni. L’erreur entraîne l’effacement de 14,6 M$.
Transat admet son erreur au lendemain d’un texte publié par The Gazette. Des employés de Transat souhaitaient rendre public ce qu’ils qualifiaient de « fraude ». Ils soupçonnaient le pdg Jean-Marc Eustache de vouloir cacher l’information aux administrateurs et aux actionnaires.
Les employés prétendent que des fraudes de 26 M$ ont été réalisées pendant cinq ans à la filiale du Royaume-Uni. Les employés affirment qu’un dirigeant de la filiale au Royaume-Uni a été congédié après une vérification comptable. Un autre devrait quitter après Noël.
Le porte-parole de Transat Debbie Cabana affirme que ces allégations sont sans mérites.
Dans son communiqué ce matin, Transat parle plutôt d’erreur de 14,6 M$. Entre 2006 et 2010, 11,7 M$ de bénéfice répartis sont retirés. En 2011, 2,9 M$ sont ajoutés à la perte.
Transat ne parle pas d’activité criminelle. Elle affirme plutôt que les montants obtenus de clients à l'égard desquels les services n'avaient pas encore été rendus ont été inscrits dans la mauvaise rubrique.
Les correctifs auraient été apportés. « Nous prenons très au sérieux nos obligations en matière d'exactitude de l'information financière et nos vérifications confirment que nos contrôles internes demeurent solides dans l'ensemble de nos filiales », s’est défendu Denis Pétrin, vice-président, finance et administration et chef de la direction financière.
L’action de Transat réalise tout de même un gain de 10,42 % à 6,25 $, immédiatement après la publication des résultats.
Quatrième trimestre
La société a enregistré un bénéfice net de 16,6 M$, ou 0,43 $ par action. À la même période l’an dernier, elle réalisait une perte de 7,3 M$, ou 0,19 $ par action. Les analystes interrogés par Bloomberg anticipaient un profit par action de 0,42 $.
Les revenus, pour leur part, diminuent de 5,3 % à 763,4 M$. C’est un peu moins que la prévision de 766,5 M$ faite par les analystes.
« Nous avons enregistré de très bons résultats sur le marché transatlantique l'été dernier, qui fut même un de nos meilleurs. Notre produit, nos fréquences, nos destinations et les efforts de commercialisation ont donné les résultats attendus » a vanté Jean-Marc Eustache, le pdg, dans un communiqué.
Transat explique la diminution de revenu par sa décision de réduire sa capacité sur le marché transatlantique et sud au départ du Canada. Le nombre de voyageurs a diminué de 6,3 %. » Sur le marché transatlantique, représentant une portion très importante de l'activité de Transat durant la saison d'été, les prix et les coefficients d'occupation ont été supérieurs à ceux de 2011 », peut-on lire dans le communiqué.
Les revenus des filiales nord-américaines ont diminué de 7,2 %. La société a cependant augmenté ses marges avec des taux d’occupation supérieurs et des prix plus élevés.
Les filiales européennes, pour leur part, ont vu leurs revenus reculer de 1,1 %. Cette diminution est attribuable à une dépréciation de l’euro par rapport au dollar canadien. Le nombre de voyageurs a légèrement augmenté.
Dans la précédente version du texte, il est écrit que des employés de la filiale du Royaume-Uni ont discuté avec un journaliste de la Gazette. Il s’agit en fait d’employés de Transat. Il était également écrit que des employés affirment que deux dirigeants ont été congédiés après la découverte d’irrégularités. En fait, un a été congédié après des activités de vérifications et l’autre devrait quitter son poste après Noël. Toutes nos excuses.