Montréal peut utiliser son éventail de festivals pour attirer davantage de touristes, mais pour y arriver, il faut développer le côté commercial de ces événements culturels.
C'est en quelque sorte l'objectif que devra atteindre Montréal Festimania, né du regroupement de 11 festivals montréalais, (Juste Pour Rire, Osheaga, DiversCité, Mode et Design, Feux Loto-Québec, MEG, Fantasia, Nuits d'Afrique, Zoofest, Présence Autochtone et Montréal complètement cirque) et qui se donne pour mission de donner une visibilité à la métropole en tant que destination numéro un pour les festivals en Amérique du Nord.
Lancé l'an dernier sous le nom de Collectifs de Festivals Montréalais, l'organisme se fonde sur l'exemple d'Édinbourg, considéré comme la capitale des festivals, raconte Isabelle Hudon, présidente du Collectif.
Ensemble, ils veulent développer une stratégie promotionnelle pour le pôle festivalier montréalais qui, un jour, rassemblera tous les événements de la ville, espère Mme Hudon. Pour le projet pilote, onze comités organisateurs sont autour de la table.
« À Montréal, ce n'est pas notre plus grande force de s'allier lorsque qu'à première vue nous sommes des concurrents, nous avons plutôt tendance à travailler en silo », a concédé Mme Hudon. Un certain apprentissage est nécessaire à son avis. Mais le défi sera aussi d'ajouter un certain volet commercial, plaide-t-elle.
« Ce ne sont pas tous les festivals qui sont habitués à parler un langage commercial », souligne Mme Hudon qui veut non seulement augmenter le nombre de touristes, mais aussi le nombre de billets vendus. « Certains de ces événements se donnent une mission sociale, mais il faut y ajouter un volet qui est très “business” ».
Afin de vendre davantage de billets, une vingtaine d'influenceurs sur les médias sociaux ont été invités à Montréal, avec des accès privilégiés à chaque événement. D'ailleurs, toute la stratégie marketing s'appuiera sur le web 2.0, et pas seulement pour respecter le budget limité du collectif. La méthode est aussi appropriée pour rejoindre efficacement les gens, soutient Mme Hudon.
Par contre, aucune cible n'est fixée pour l'instant concernant la hausse du nombre de touristes ou de billets vendus. Les données finales pour les événements tenus en 2010 ne sont pas encore totalement compilées. « Je voulais nous mettre de la pression avec des objectifs précis, mais il est préférable de voir les chiffres avant. Sauf que toute croissance sera un très grand pas », a insisté Mme Hudon. Des cibles seront fixées plus tard puisque le projet pilote doit s'étirer sur trois ans.
Par contre, on cherche clairement à utiliser les festivals plus anciens ou plus connus afin d'avoir une meilleure portée et, une fois les touristes attirés ici, leur faire connaître les nouvelles manifestations culturelles ou les plus petites.
Les gens qui s'intéressent à l'un ou l'autre de ces événements cherchent généralement à vivre des expériences différentes dans un cadre estival, raconte Mme Hudon. À son avis, il sera facile d'intéresser un touriste venu pour un événement en particulier à deux ou trois autres rassemblements se déroulant à la même période. Et ceux qui viennent pour quelques jours pourraient l'année prochaine décider d'étirer leur séjour, estime-t-elle.
Éventuellement, Mme Hudon voudrait que tous les festivals fassent partie de Festimania. Déjà, les Francofolies devaient être de l'aventure, mais leur déplacement en juin en a décidé autrement. Pour le temps du projet pilote, on voulait miser sur une forte concentration d'événements pendant le mois de juillet.