Contre toute attente, les manifestations étudiantes du printemps n’ont pas nui au tourisme de Montréal et de Québec.
Les plus récentes données du ministère du Tourisme du Québec (MTQ) montrent en effet une croissance significative de l’achalandage touristique et du taux d’occupation des hôtels des deux villes.
En juin, au troisième mois des manifestations étudiantes, les hôteliers de Montréal ont connu une croissance de 11,6% du nombre de chambres occupées, et une hausse de 10,7% (ou 7,7 points de pourcentage) de leurs taux d’occupation par rapport à la même période en 2011. En juin 2012, le taux d’occupation des hôtels montréalais a atteint les 79,5%.
À Québec, le nombre de chambres occupées a crû de 2,2% par rapport à juin 2011, et le taux d’occupation des hôtels a atteint les 66%, soit une hausse de 2,2 points de pourcentage ou de 3,4% par rapport à la même période l’année dernière.
Ces données viennent appuyer le rapport d’achalandage touristique produit ces dernières semaines par les principaux festivals des deux villes. Lundi (13 août), le Festival International de Jazz de Montréal rapportait une hausse de 4% des touristes internationaux.
L’Association québécoise de l’industrie touristique (AQIT), qui avait milité en faveur d‘un retour rapide au calme à la mi-mai, est agréablement surpris par ces résultats. L’AQIT estime que la tenue en juin de deux congrès multi-hôtels majeurs et du Grand Prix F1, même perturbé, ont joué en faveur de tels résultats.
Autre son de cloche des hôteliers
Autre son de cloche des hôteliers
L’Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM) met en doute la méthodologie du ministère du Tourisme. Le directeur général de l’association, William Brown, soutient au contraire que le taux d’occupation des hôtels a chuté de 8% en mai et que leurs revenus ont glissé de 10%.
Si le mois de juin s’est redressé pour atteindre une croissance de 1% de l’achalandage, les données de juillet de l’AHGM montrent une diminution de 12,5% du taux d’occupation des hôtels montréalais et de 15% de leurs revenus totaux.
Outre les manifestations étudiantes, le beau temps, la hausse du huard par rapport à la devise américaine et l'euro, et la tenue des présidentielles aux Etats-Unis seraient responsables de cette situation, selon M. Brown.
Au cours des douze premiers de 2012, l’association qui regroupe 76 des plus grands hôtels du Grand Montréal, pour un total de 17 450 chambres, parle d’une baisse moyenne des revenus et des taux d’occupation de 3%.
En 2011, ces mêmes hôtels avaient terminé l’année avec un taux d’occupation moyen de 67,24%. Cette année-là, le tarif moyen d'une chambre s'élevait à 137,48$ à Montréal.