Plutôt que de se laisser aller à la morosité à la suite de la baisse de 15 % de ses revenus en 2009, l'industrie québécoise des congrès a sorti l'artillerie lourde afin de se renforcer. Résultat : le nombre de congressistes a été à la hausse en 2010. Voici quelques joueurs qui se démarquent.
PALAIS DES CONGRÈS DE MONTRÉAL
Les événements prennent de l'altitude
La nomination de Marc Tremblay à la tête de la direction du Palais des congrès de Montréal donne littéralement des ailes à l'édifice. Depuis qu'il est arrivé en poste, il y a un an et demi, l'institution publique renoue avec les records. Sous son impulsion, elle a augmenté sa superficie d'espaces locatifs, ce qui lui a permis de mieux se positionner sur le marché des événements locaux.
D'abord, les records. D'ici au 31 mars 2011, le Palais des congrès aura accueilli plus de 300 activités. Du jamais vu dans l'histoire de l'établissement en 27 ans d'existence. Ces événements, qui incluent le passage du congrès Rotary et de ses 18 000 participants en juin 2010 ainsi que celui des 10 000 délégués de l'Academy of Management en août 2010, devraient se solder par près de 203 500 nuitées d'hôtel au centre-ville. Une autre nouvelle marque pour cette destination congrès. Cependant, les retombées économiques de ces exploits, estimées à 174,5 millions de dollars, sont loin du record de 249 M$ établi en 2005.
" Cette lancée n'est pas terminée. Notre équipe des ventes compte déjà 30 % de réservations d'événements de plus que l'an dernier à pareille date ", indique le président-directeur général du Palais des congrès.
L'année 2011 a déjà inscrit quatre événements majeurs de plus de 3 500 délégués au calendrier, dont le 12e congrès international de génétique humaine, pour lequel on attend 7 500 participants à l'automne. Le Palais accueille en moyenne une trentaine d'événements internationaux et nationaux annuellement. Marc Tremblay compte porter ce nombre à plus de 40 d'ici trois ans.
Ce défi est envisageable grâce à la création de nouveaux lieux. Une simple révision des espaces locatifs a permis au complexe de la place Jean-Paul-Riopelle de gagner près de 140 000 pieds carrés, soit 40 % de superficie supplémentaire, pour des expositions de grande envergure. La location de la galerie commerciale, située dans le hall principal, au niveau 1, en est un exemple. L'espace a servi lors de la première édition du Marché Casse-Noisette, organisé l'automne dernier. L'événement a attiré 70 exposants et plus de 12 000 visiteurs en deux semaines.
Mais l'élément clé du Palais, ce sont ses trois nouvelles terrasses sur le toit avec vue sur le centre-ville et le fleuve. Deux d'entres elles, dont une de 1 400 convives, sont déjà accessibles depuis l'été dernier. La troisième est en développement. " C'est beau les toits verts. Mais c'est encore plus beau lorsque les gens peuvent y avoir accès ", indique M. Tremblay, convaincu que cette initiative deviendra un argument de taille pour séduire la clientèle durant la période estivale.
PLACE BONAVENTURE
Plus petites, mais plus nombreuses
L'aménagement, en 2006, d'une plus petite salle de 35 000 pieds carrés (sept fois moins vaste que la principale aire d'exposition) a bien servi la Place Bonaventure l'an dernier. Le plus important centre d'exposition de la province a pu maintenir son achalandage de 1,2 million de visiteurs, notamment grâce à la tenue d'expositions de moindre envergure.
" Beaucoup d'organisateurs ont l'impression que nos installations de 315 000 pieds carrés sont trop vastes pour leurs événements. Ils commencent à peine à découvrir que nous louons nos espaces pour des événements qui nécessitent aussi peu que 10 000 pieds carrés ", indique Marylène Beaudry, directrice du Hall d'exposition de la Place Bonaventure.
Elle souligne notamment la tenue du tout premier salon Saveurs et Tentations, en novembre dernier. L'événement a généré plus de 10 000 visiteurs en trois jours. La Place Bonaventure se félicite également d'hériter du prochain Mondial de la bière, qui y installera ses pénates en juin 2011 pour la première fois en 18 ans d'existence, et attirera plus de 10 0000 visiteurs.
CENTRE DE CONGRÈS DE QUÉBEC
Le plein de réservations
Le maire Labeaume peut dire merci aux ambassadeurs de sa ville et à l'équipe des ventes du Centre de congrès de Québec (CCQ) qui se sont surpassés en 2010. Malgré des résultats ordinaires en matière de nombre de congrès (un peu plus de 146 événements, dont une dizaine d'internationaux), 2010 passera à l'histoire au chapitre de la rapidité des réservations d'événements majeurs pour les années futures.
Depuis le 1er avril 2010, le Centre a confirmé la réservation de 17 nouveaux événements internationaux, dont 11 ont fait l'objet d'une réservation au cours de l'été. " C'est trois fois plus d'événements que l'on réussit à signer généralement au cours d'une seule année ", rapporte Ann Cantin, directrice des communications et de la mise en marché du CCQ. Ces ventes, effectuées en un temps record, permettent de porter à plus de 30 le nombre de congrès internationaux qui se tiendront dans la Vieille Capitale d'ici 2016 et se traduiront par des retombées économiques estimées à plus de 28 M $ pour la ville.
" Ce n'est pas comparable aux résultats exceptionnels de 2008, l'année du 400e anniversaire, qui nous a permis d'accueillir 23 événements internationaux. Mais cela démontre que notre équipe est parvenue à positionner Québec comme ville d'affaires sur le marché planétaire ", note Ann Cantin.
CHÂTEAU MONTEBELLO
Investissement amorti en 2016
Au Château Montebello, on remercie le ciel d'avoir procédé, en 2009, à la construction d'un Centre de congrès de 6000 pieds carrés évalué à 6,2 millions de dollars. Sans cet ajout, le célèbre château en bois rond aurait trouvé l'année 2010 très longue. Amputé de sa principale clientèle gouvernementale fédérale, qui a sabré dans ses coûts de location de salles, l'établissement a pu remplacer ce manque à gagner par des événements associatifs et de sociétés privées nécessitant un espace pour 350 convives. Au rythme où vont les réservations, l'investissement sera amorti d'ici 2016.
CENTRE DE CONGRÈS ET D'EXPOSITIONS DE LÉVIS
Achalandage en croissance
Depuis son ouverture en mai 2008, le Centre de congrès et d'expositions de Lévis a le vent dans les voiles. Il profite de sa proximité de la ville de Québec et des nombreux événements tenus par le siège social des Caisses populaires Desjadins. Crise économique ou pas, ce jeune complexe de 23 000 pieds carrés accroît continuellement ses activités d'affaires. " L'achalandage a encore augmenté de 15 % en 2010. Cette augmentation s'est traduite par 112 000 visiteurs ainsi qu'une soixantaine de congrès avec hébergement, le double de notre première année d'opération ", souligne Michel Douville, directeur général du Centre et du Four Points by Sheraton.
Le 375e anniversaire de la Seigneurie de Lauzon et le 150e anniversaire de la Ville de Québec, qui seront célébrés cette année, devraient amener une autre hausse de 15 % des activités du type congrès et événements d'affaires au Centre pour la prochaine année.
HÔTEL RIMOUSKI ET CENTRE DE CONGRÈS
Plus proche de sa clientèle
L'Hôtel Rimouski et Centre de congrès s'en est relativement bien tiré en 2010, et ce, malgré la distance qui le sépare des grands centres urbains. " Les événements qui se déroulent dans notre cour accueillent des participations records ", souligne Julie Fortin, directrice des ventes et marketing de l'hôtel Rimouski. La journée mondiale des femmes, en octobre dernier, a attiré plus de 10 000 personnes en ville. Il n'y avait plus une chambre ni un emplacement de camping disponible entre Trois-Pistoles et Mont-Joli. Notons que ces succès ont incité Tourisme Rimouski à instaurer un système de transport en autobus ou par avion qui permet d'aller chercher les participants aux quatre coins de la province à un coût encore plus économique que le transport en commun régulier. Trois organisations en ont profité pour l'instant.
CENTRE DES CONGRÈS TREMBLANT
Cap sur le marché torontois
Bénéficiant d'une étroite collaboration avec le transporteur aérien Porter, qui propose des vols directs désormais été comme hiver, le Centre des congrès Tremblant veut faire connaître ses infrastructures auprès de la clientèle d'affaires torontoise. L'embauche d'un représentant, présent une dizaine de jours par mois dans la Ville reine, a permis d'augmenter de 13 % (une hausse de 3,5 %) le nombre de nuitées de la clientèle de congrès. L'établissement, qui lorgne également le marché montréalais, espère porter ce pourcentage à 20 % au cours de la prochaine année.
CENTRE DES CONGRÈS DE L'HÔTEL CASTEL, GRANBY
Zoo et congrès font bon ménage
Le Centre des congrès de l'Hôtel Castel, à Granby, dispose d'une des plus impressionnantes salles de réunion de la région avec plus de 13 000 pieds carrés de superficie. Une nouvelle alliance avec la Société zoologique de Granby lui permet désormais de combiner avec succès visites du zoo et cocktails VIP. De plus, l'embauche d'un troisième représentant des ventes a permis au complexe d'enregistrer une hausse de 15 % de ses événements d'affaires en 2010. La destination a d'ailleurs conclu une entente pour la tenue d'un événement international, le World Association of Zoos, qui réunira 150 délégués l'automne prochain.
HÔTEL LE GEORGESVILLE ET CENTRE DE CONGRÈS
Augmentation de 40 % de la fréquentation
Grâce aux importants travaux de rénovation de 4,5 millions de dollars dont ont fait l'objet les chambres et les salles de l'hôtel Le Georgesville et de son centre de congrès, la ville a augmenté de 40 % ses activités de congrès en 2010, soit plus d'une trentaine d'événements de 50 nuitées et plus. " Ces activités ont généré près d'un million de dollars en retombées économiques ", indique Mélanie Grenier, la déléguée commerciale du Centre de congrès. Il faut dire que la destination, qui appartient aux mêmes propriétaires que le Château Bonne Entente, à Sainte-Foy, propose un service de congrès et de restauration similaires au réputé hôtel... à un prix très abordable pour les organisations.