Québec a de grandes ambitions touristiques : la région vise une augmentation de la fréquentation de cinq pour cent par année d’ici 2020 et tout autant du point de vue des retombées économiques du tourisme. L’Office du tourisme de Québec (OTQ) et le maire Régis Labeaume ont annoncé ce matin leur stratégie pour accroître le potentiel de Québec comme destination internationale.
«Il y a longtemps que la ville et le tourisme ont travaillé de façon aussi étroite. On se parle constamment et il n’y a plus de silos», a affirmé le maire Labeaume, visiblement heureux du leadership exercé par l’OTQ dans le développement de l’industrie touristique, la deuxième en importance dans la région avec 30 000 emplois directs et indirects.
Quinze projets de développement ont été annoncés, dont neuf sont déjà en cours de réalisation, comme le Train de Charlevoix (départ de Québec), l’agrandissement du Musée national des Beaux-arts du Québec et le prolongement de la promenade Samuel-de-Champlain le long du fleuve. Les projets en cours totalisent des investissements de 1,2 G$.
Parmi les projets à venir : une navette entre l’aéroport Jean-Lesage et la ville, car l’accessibilité de la destination est une priorité; une animation hivernale qui sera un fil conducteur entre les événements existants comme le Carnaval et le Red Bull Crashed Ice; un aménagement urbain et maritime autour du Bassin Louise dans le port, la bonification de l’offre à l’Aquarium du Québec et des pistes de vélo de montagne.
«Ça prendra plus que l’écoute des gouvernements pour réaliser tous les projets. Il faudra que les entrepreneurs mettent la main dans leurs poches», a souligné Alain April, président du conseil de l’OTQ.
Environ 350 acteurs de l’industrie touristique étaient d’ailleurs réunis aujourd’hui au Centre des congrès de Québec pour réfléchir avec l’OTQ et le maire à l’avenir touristique de la région.
Les promoteurs privés sont bien sûr invités à présenter leurs propositions, mais d’entrée de jeu, ils ont été avertis que les investissements publics seront accordés selon les nouvelles priorités établies par l’OTQ. L’Office a défini cinq axes de développement, soit l’accessibilité (améliorer les transports entre les différentes attractions), le fleuve, l’hiver, la nature et la culture.
Au chapitre de la promotion, tout sera mis en œuvre pour faire connaître Québec comme capitale de l’hiver et comme ville branchée sur le fleuve.
Le maire Labeaume n’a pas caché que ce serait un défi car la neige et le froid demeurent dissuasifs pour certaines clientèles. Toutefois, il s’agit d’un élément très distinctif pour la capitale, qui abrite l’Hôtel de Glace et tient des courses en canot qui ne peuvent être observées nulle part ailleurs dans le monde.
Le fleuve Saint-Laurent, d’après les études de notoriété, n’est que très peu associé à Québec actuellement. Mais la capitale ne veut pas rater le bateau.
«C’est vrai que le fleuve représente peu d’intérêt actuellement, mais il faut faire la différence entre intérêt et potentiel. C’est un élément sous-estimé par la population d’ici, mais il faut écouter les étrangers en parler : c’est unique», a plaidé Régis Labeaume.
Pour financer les ambitions touristiques de Québec, le maire a déjà sa solution et elle ne signifie pas une hausse de taxes.
«On coupe dans la bureaucratie et on augmente le fonds des grands événements. C’est pas compliqué», a-t-il laissé tomber.
Plus de 4,5 millions de touristes visitent Québec chaque année, et parmi eux 35% viennent de l’extérieur de la province. Les dépenses touristiques se chiffrent à 1,5 G$.