Les employés et les employeurs d’une trentaine d’établissements hôteliers devront s’entendre très bientôt, sinon les établissements pourraient se retrouver paralysés par une grève. S’accusant mutuellement, les partis ont peu de marge de manœuvre avant le déclenchement du débrayage.
Trois associations du secteur de l’hôtellerie ont fait une sortie médiatique pour dénoncer la CSN plus tôt mardi lundi. Le regroupement d’employeurs, qui comprend l’association provinciale et celles de Montréal et Québec, estime que le syndicat négocie de mauvaise foi.
Les trois intéressés estiment qu’en adoptant une plateforme commune pour tous les établissements, la CSN ne prend pas en considération les particularités de chacun.
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« La stratégie de négociation coordonnée de la CSN basée sur une plateforme commune ralentit passablement le processus. Des hôteliers remarquent même des reculs à certaines tables de négociation, affirme Danielle Chayer, vice-présidente et directrice générale de l'Association des hôteliers du Québec, dans un communiqué. Nous questionnons de plus en plus la volonté de régler et craignons que l'agenda de la CSN ne consiste à déclencher un débrayage massif sous peu alors que des événements majeurs sont à nos portes. »
Notons que le Congrès mondial sur le cancer débute ce lundi à Montréal. C’est la première fois que cet événement international bisannuel s’arrête à Montréal.
La réaction de la CSN à la page suivante
Du côté de la CSN, on est surpris de ces accusations. « Ça fait 25 ans qu’on négocie avec une plateforme commune, se défend Michel Valiquette, porte-parole de la Fédération du commerce de la CSN. C’est la huitième négociation qui se passe de cette manière. L’employeur ne peut pas être surpris. »
M. Valiquette affirme que l’objet de la négociation est moins lourd. « Nous avons fait six demandes, raconte-t-il. Dans les précédentes, nous avions parfois jusqu’à 20 points à négocier. »
Cependant, les deux partis semblent disposer de peu de marge de manoeuvre pour trouver un compromis avant la fin du mois d’août et le début septembre, moment où les employés ont un mandat de grève.
Parmi les 35 établissements en négociation, deux se sont entendus avec leurs employés. Cette entente met la pression sur le syndicat pour obtenir les mêmes gains dans les autres établissements.
« La récréation est terminée, commente M. Valiquette. Il va falloir que l’employeur ouvre les goussets de la bourse. »