Le Regroupement des événements majeurs internationaux (RÉMI), qui regroupe les 26 principaux événements et festivals du Québec, rejette les critiques formulées plus tôt cette semaine au sujet des études d’impact économique produites dans l’industrie touristique.
Le directeur général du RÉMI, Martin Roy, ne s'est pas senti visé par les critiques de l’économiste Jean-Marc Bergevin, président du Bureau d’études stratégiques et techniques en économique. M. Bergevin affirmait que les études mises de l'avant par les organisateurs de grands événements touristiques surestimaient de beaucoup les retombées économiques de leurs activités.
L’homme d’affaires a partagé son point de vue critique, à l’occasion d’un symposium organisé au Palais des congrès de Montréal, par la Chaire de tourisme Transat de l’UQAM. Son allocution a eu l’effet d’une douche froide sur l’auditoire d’une centaine de personnes, dont plusieurs responsables de festival, pointés comme souvent complices du phénomène.
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En entrevue avec LesAffaires.com, le patron du REMI a soutenu que son regroupement, présidé par l’ancien député péquiste, André Boisclair, «a pris le pari de la vérité». Et que la méthodologie choisie dans sa dernière étude, préparée par Secor et rendue publique en 2011, était toute aussi défendable malgré les critiques exprimées.
Dans le calcul des retombés économiques, cette étude incluaient, en plus des dépenses de visiteurs centrés (venus spécifiquement pour l'événement), jusqu' 50% des dépenses des visiteurs dits non centrés (venus qu’en partie pour prendre part à l’événement), une pratique que décrie l'économiste Jean-Marc Bergevin.
Selon le REMI, les études ainsi réalisées produisent «des résultats rigoureux, crédibles et conservateurs», en particulier lorsque comparées aux études semblables produites ailleurs au pays. «On essaie sans cesse d’améliorer nos façons de faire, poursuit M. Roy. Personne n’est de mauvaise foi. Faut-il pour autant suivre à la lettre les commandements de L’Évangile selon Bergevin ? Je ne le crois pas.»
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Le ministre ne répond pas
Le président du RÉMI ajoute que si les méthodologies utilisées pour mesurer les retombées économiques des événements et festivals étaient si douteuses, jamais «des entreprises respectées comme Secor et KPMG, entre autres, accepteraient d’apposer leur nom sur ces études».
Au moment d’écrire ces lignes, en fin de journée mercredi 26 juillet, le nouveau ministre délégué au Tourisme, Pascal Bérubé, n’avait pas retourné nos appels logés la veille.
Il en va de même de Gilbert Rozon, fondateur de Groupe Juste Pour Rire, et président du Comité performance de l’industrie touristique qu'avait créé le gouvernement libéral de Jean Charest.
Un autre économiste questionne
À l’été 2011, un autre économiste de renom, Claude Montmarquette, avait aussi créé une tempête dans Les Affaires après la publication de l'étude de Remi, produite par Secor.
Le pdg du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) et professeur à l'Université de Montréal avait alors estimé que les vraies retombées économiques se situaient plutôt autour de 10 % des 321M$ avancés par le RÉMI.
«La vraie valeur ajoutée ne devrait être que 10 % de tout ça, et encore, si l'on suppose que tous ces événements sont bien ceux qui ont attiré les touristes chez nous», avait déclaré M. Montmarquette, à Les Affaires.