Les logo et slogan aux lèvres pulpeuses dont se sert Montréal depuis des années pour attirer les touristes étrangers dans la métropole pourraient bien avoir fait leur temps.
Le nouveau président-directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière, croit que loin de servir ses intérêts, cette signature risque au contraire de nuire aux efforts de Montréal, et en particulier à ses efforts d’attraction de la clientèle d’affaires.
«Le slogan Life à la Montréal, avec ses lèvres rouges, ça ne plaît pas toujours aux congressistes, aux gens de Toronto, a-t-il déclaré au cours d’un événement organisé par la Chaire de tourisme ESG Transat-UQAM.
Il s’agissait de son premier discours depuis sa nomination en août, à la tête de l’organisme. Il succède à Charles Lapointe, parti à la retraite après un règne de 24 ans à la direction de Tourisme Montréal, l’organisme de promotion touristique de Montréal.
De l’avis du nouveau venu, cette signature demeure efficace pour le marché d’agrément. «L’image festive de Montréal, tout le monde l’a comprise. Avec nos festivals et événements, nous sommes la métropole culturelle par excellence en Amérique du Nord.»
Par contre, croit-il, le baiser qui remplace le «o» de Montréal envoie un message ambigu à la clientèle d’affaire. «Ce n’est pas tout à fait l’image qu’on veut donner. (…) Je voudrais m’assurer que notre message soit plus représentatif de la mission que l’on se donne du côté affaires.»
Se défendant de vouloir jeter à la poubelle l’image du baiser, Yves Lalumière milite en faveur de l’utilisation dorénavant d’une signature spécifique pour l’attraction des gens d’affaires. «Nous sommes connus partout par notre convivialité. Nous savons être ni trop festifs, ni trop sérieux. Dans nos communications aux gens d’affaires, il faudrait simplement montrer d’avantage de retenues.»
L’ex-cadre d’American Express Canada et de Transat Distribution entend opérer un virage «affaires» à Tourisme Montréal. «Nous nous sommes beaucoup concentrés sur le tourisme d'agrément, le nightlife, le tourisme gai, la gastronomie, nous a-t-il confié au cours d’une entrevue en octobre. Sans tourner le dos à ce qui a été fait, il est temps de faire des gains du côté du tourisme d'affaires.»
Tourisme Montréal dispose d’un budget annuel de 32M$. Ses dépenses, comme celles de Tourisme Québec, sont actuellement étudiées à la loupe par les enquêteurs du Vérificateur général du Québec. Un rapport doit être déposé cet automne.
Le nouvel homme fort du tourisme à Montréal milite également pour un nouvel agrandissement du Palais des congrès de Montréal, la construction d’un nouveau toit au Stade olympique et la préservation d'un maximum de liaisons aériennes directes entre Montréal et l’étranger.
Il souhaite également que Tourisme Montréal exploite davantage son statut de ville étudiante et de ville capable d’accueillir de grands événements sportifs.