Même s’il s’apprête à fêter son centenaire le 10 avril, le groupe d’ingénierie et de construction SNC-Lavalin est loin de s’asseoir sur ses lauriers. Déjà impliqué dans des projets dans une centaine de pays, le groupe s’intéresse au plus haut point à l’Asie du Sud-Est.
« On travaille fort de ce côté-là », confie le président et chef de la direction Pierre Duhaime, dans un entretien accordé à Les Affaires, ce matin, au siège social de l’entreprise à Montréal, à l’occasion du centenaire de l’entreprise.
Plusieurs pays de la région sont sur les écrans radar de SNC-Lavalin, en premier lieu la Malaisie, un pays de 28 millions d’habitants.
Cette économie est l’une des plus dynamiques de la région, grâce à un secteur industriel en forte croissance et de sa stabilité politique.
SNC-Lavalin regarde aussi pour des occasions d’affaires en Indonésie, le plus grand pays mulsuman au monde, au Vietnam et en Thaïlande.
Même si ces pays ont et auront besoin d’infrastructures dans les prochaines années, la multinationale québécoise s’intéresse surtout au développement des ressources pétrolières dans la région.
Selon l’Energy Information Administration (EIA), une agence fédérale américaine, la Malaisie est un important producteur d’hydrocarbures.
Le pays abrite la troisième réserve de pétrole dans la région Asie–Pacifique, en plus d’être assis sur la 10e réserve de gaz naturel au monde.
Par ailleurs, SNC-Lavalin compte poursuivre son expansion dans les pays du BRIC, avec une emphase sur le Brésil et l’Inde.
Le groupe continuera son développement en Russie, mais avec beaucoup de prudence, compte tenu du manque de transparence et d’un « modèle d’affaires différent », souligne Pierre Duhaime.
« Tant qu’il n’y aura pas des mesures en place pour protéger les investisseurs, nos investissements seront ralentis un peu dans ce pays », dit-il, en précisant que SNC-Lavalin était présent dans le secteur pétrochimique.
Par ailleurs, la Chine demeure toujours un marché important pour le groupe, qui y a quelques projets. Pierre Duhaime admet toutefois qu’il est difficile d’y faire des affaires.
Le marché local de l’ingénierie et de la construction, dit-il, est « dominé» par des entreprises chinoises, qui offrent leurs services à des prix hautement concurrentiels.
« Nous voyons difficilement où SNC-Lavalin pourrrait prendre place et devenir un concurrent sérieux, admet Pierre Duhaime. Il n’y a pas vraiment un marché ouvert pour des entreprises comme nous en Chine. »Le groupe ne jette pas l’éponge pour autant sur le marché de la deuxième économie au monde.
SNC-Lavalin pourrait peut être y faire sa place dans des niches pointues, comme par exemple dans la production d’énergie verte grâce à la géothermie. « À savoir si c’est faisable ou non, c’est une autre paire de manches! », laisse tomber Pierre Duhaime.
Fondée en 1911, SNC-Lavalin tient ses trois premières initiales des trois associés qui ont développé le groupe : Arthur Surveyer (le fondateur), Emil Nenniger et Georges Chênevert.
En 1991, SNC a fusionné ses activités avec celles de Lavalin, créant une entreprise qui est devenue aujourd’hui l’un des plus importants groupe d’ingénierie et de construction au monde.