Comme nouvel associé en droit des affaires chez McCarthy Tétrault, Jean Charest se consacrera en grande partie aux «initiatives transfrontalières», des ententes avec des bureaux américains avec lesquelles le cabinet canadien fait affaire.
«On n’a pas de cabinet aux Etats-Unis, mais nous avons de bonnes relations avec des bureaux américains, avec lesquels nous nous échangeons des affaires», explique Kim Thomassin, associée directrice de McCarthy Tétrault pour le Québec.
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En plus de développer ce secteur, Jean Charest devra conseiller les clients et «travailler au rayonnement du cabinet». «Il va être appelé à prendre part à des transactions, à travailler avec nos clients», dit sa nouvelle collègue.
Interdit de lobbysime
Kim Thomassin précise que l’ex-premier ministre «ne fera pas de lobbyisme», puisque la loi le lui interdit. «Au début, compte tenu de la période de black-out qui s’impose, il y a une partie de l’information dont dispose M. Charest qui ne pourra pas être utilisée», ajoute Kim Thomassin.
Jean Charest est d’ailleurs le premier ancien premier ministre à devoir se soumettre aux règles d’après-mandat prévue à la Loi, adoptée en 2002 sous le gouvernement de Bernard Landry, devenu professeur à l’Université du Québec à Montréal.
«On a approché aujourd’hui le Commissaire à l’éthique et à la déontologie de même que le Commissaire au lobbyisme pour s’assurer que l’arrivée de M. Charest se fasse dans les règles de l’art», explique l'associée directrice.
Au Commissaire au lobbyisme, le porte-parole confirme que McCarthy Tétrault a sollicité une rencontre.
Au fil des ans, le cabinet a réalisé plusieurs mandats de représentation auprès du gouvernement, selon le Registre des lobbyistes du Québec. Des avocats du bureau se sont notamment enregistrés pour représenter l’Association pétrolière et gazière du Québec en 2010.
«Aucun doute» en son intégrité
Alors que la Commission d’enquête sur l’industrie de la construction étudie les liens entre le financement du Parti libéral du Québec, les entrepreneurs, les firmes de génie-conseil et la pègre, Kim Thomassin assure n’avoir «aucun doute quant à l’intégrité de Jean Charest», ancien patron du parti. «On va laisser la juge Charbonneau faire son travail, dit-elle. Jean Charest a déjà offert toute sa collaboration.»
Après sa défaite électorale en septembre, Jean Charest a reçu des offres de plusieurs cabinets d’avocats. Il aura pris la fin de l’année 2012 pour faire son choix. Selon certains médias, il hésitait entre McCarthy Tétrault, Norton Rose et Osler Hoskin Harcourt.
Jean Charest a été admis au Barreau du Québec en 1981, après avoir obtenu son diplôme en droit à l’Université de Sherbrooke. Il s’est lancé en politique fédérale en 1984, avec l’ancien Parti progressiste-conservateur du Canada.
«Mon association avec un cabinet d’avocats d’aussi grande réputation est l’occasion pour moi de contribuer au développement des entreprises et à l’essor économique du Québec et du Canada», déclare l’ancien député de Sherbrooke dans le communiqué de McCarthy Tétrault.
L’ancienne présidente du Conseil du Trésor et ministre des Finances Monique Jérôme-Forget dans des cabinets de Jean Charest s’est aussi jointe à un bureau d’avocats, Osler.