Plusieurs comptables agréés s'illustrent à des postes de haute direction et pas seulement dans le domaine financier. À 59 ans, Simon Brault, directeur et chef de la direction du Conseil des arts du Canada, navigue dans le domaine culturel depuis 25 ans, sa casquette de FCPA- FCGA jamais bien loin. Il a mis au service de l'art et des artistes sa passion et sa rationalité.
Il ne le cache pas : son moteur, c'est son intérêt pour les arts. La comptabilité, en revanche, lui apporte «un côté très rationnel et analytique» qui lui permet de «valider [ses] conclusions et de présenter [ses] solutions».
Lorsqu'il est arrivé au Conseil des arts comme directeur et chef de la direction en juin 2014, Simon Brault a mis en place «un nouveau mode de financement de la culture en voulant faire passer le nombre de programmes de subvention de 142 à moins de 10, et ce, dans le but de rendre plus visible l'impact du Conseil dont les aides étaient trop fragmentées», explique-t-il. Il est persuadé que ses «méthodes rationnelles acquises en tant que comptable professionnel agréé» transparaissent dans cette décision. À la barre de cet organisme, il gère un budget annuel de 25 millions de dollars.
Déjà à l'École nationale de théâtre, où il a oeuvré pendant 32 ans, dont 17 à la direction générale, il a contribué à structurer l'organisation. C'est d'ailleurs à cause du besoin criant de structure administrative de la part de l'établissement, qui l'avait embauché à un poste d'aide-comptable, que le jeune homme âgé alors de 26 ans avait décidé d'acquérir un titre comptable à HEC Montréal.
Il a ensuite gravi les échelons jusqu'à occuper le poste de directeur général, puis de chef de la direction. Pendant cette période, sa connaissance des chiffres l'a aidé, notamment lorsqu'il a eu à mener à bien le projet de restauration et de revitalisation du Monument-National, un chantier de 17 M$, à gérer des fonds de dotation et à organiser des campagnes de financement.
Outre sa capacité à gérer un organisme culturel, son titre comptable lui a apporté confiance et crédibilité. «Ça a toujours rassuré mes interlocuteurs, et cela m'a permis d'avoir voix au chapitre sur des enjeux financiers», croit Simon Brault. Il a appris à «moduler les deux» points forts de sa personnalité : sa passion pour les arts et sa démarche comptable. «En fin de compte, c'est positif pour les artistes, car mon travail leur permet de continuer à exercer leur art», se réjouit Simon Brault.