Cela fait maintenant plus de deux ans que la firme de génie-conseil Genivar cherche à avoir une présence très significative aux États-Unis et ailleurs dans le monde, ayant en tête de générer 50 % de ses revenus ailleurs qu’au Canada d’ici la fin de 2014.
L’entreprise entre finalement dans trente pays d’un coup, 18 mois avant l’échéance qu’elle s’était fixée, dans ce qui devient une seconde acquisition en Europe pour une entreprise québécoise en moins de deux semaines, après celle de CGI.
« Depuis les 18 derniers mois, nous avions tourné notre attention sur la recherche d’organisations qui partagent notre vision, qui ont des valeurs et une culture similaires et qui sont complémentaires tant au niveau des expertises que géographiquement », a souligné Pierre Shoiry, président et chef de la direction de Genivar devant les journalistes ce matin.
PLUS: Pour devenir un acteur mondial, Genivar lance une OPA au Royaume-Uni
Il se retrouvera bientôt à la tête de presque 15 000 employés, dont plus de la moitié travaillent hors des frontières canadiennes. Et selon les résultats consolidés de 2011, sur le chiffre d’affaires combiné des entreprises (1,8 G$), plus de la moitié aurait été générée par les activités internationales (1,1 G$).
L’acquisition offre également à Genivar la présence significative au sud de la frontière qu’elle recherchait. « Les États-Unis ont toujours été considérés comme essentiels » à leur croissance, a remarqué Alexandre L’Heureux, chef de la direction financière de Genivar. « Là, nous allons y avoir 1000 employés. »
Mais c’est surtout Genivar qui obtient une diversification géographique dans cette transaction. Alors que WSP a une présence dans 30 pays, Genivar restait jusqu’à aujourd’hui essentiellement canadienne, avec certaines activités aux États-Unis, en France, en Colombie et à Trinité-et-Tobago. Ce dont l’actuel chef de la direction et fondateur de WSP ne se cache pas.
« Nous avons maintenant un accès au Canada pour servir les clients d’ici qui ont des activités ailleurs et où nous travaillons déjà avec eux », explique Christopher Cole, qui deviendra le président exécutif du conseil de l’entreprise une fois les deux entités regroupées.
Genivar possède aussi une expertise dans les secteurs des ressources naturelles et de l’énergie que WSP ne détenait pas, de dire M. Cole, mais qui était pertinente dans les pays où ils sont déjà présents, comme l’Afrique du Sud et l’Australie.
Quant au fait qu’une société essentiellement nationale mette la main sur un joueur international, aucun des deux dirigeants n’a voulu insister là-dessus.
« D’un point de vue humain, c’est bien plus une fusion qu’une acquisition », a souligné pour sa part M. Shoiry. Pour M. Cole, il ne s’agit là que d’un moyen « mécanique » pour rassembler les deux organisations.