Le soleil ne brille pas encore sur le secteur biopharmaceutique, mais une éclaircie pointe à l'horizon.
Déjà malmené avant la récession, alors que plusieurs entreprises n'arrivaient plus à lever des fonds, le secteur qui englobe les biotechnologies, l'industrie pharmaceutique et la recherche en santé affiche de bonnes nouvelles concernant le développement de produits, indique un rapport d'analyse publié au début d'octobre par RBC Marché des Capitaux.
Quelques approbations de médicaments par la Food and Drug Administration pourraient panser les plaies du secteur, dit le rapport.
Le climat s'améliore
La reprise était au rendez-vous en 2009, mais au printemps dernier, les investissements ont recommencé à chuter. Toutefois, le climat s'améliore depuis le début de septembre, constate Doug Miehm, l'auteur du rapport.
Les grandes et les moyennes entreprises se relèvent, tandis que les petites continuent d'être sous-évaluées par les marchés financiers. Il y a moins de financement disponible et les entreprises courent après celui-ci par centaines.
Pour les biotechnologies, la question liée à l'approbation de la FDA demeure l'enjeu le plus important. Les investisseurs veulent davantage de liquidités et de visibilité, indique le rapport, même s'ils reconnaissent que les biotechs génèrent plus de la moitié des nouveaux médicaments approuvés par les autorités de réglementation.Pour le secteur des services de santé, la crainte des bailleurs de fonds est que les consommateurs n'aient pas les moyens de se les payer. Pour les pharmaceutiques spécialisées, la capitalisation boursière, les fusions et acquisitions et l'échéance des brevets sont les facteurs qui préoccupent les investisseurs.
Quant au secteur de l'équipement médical, le volume est l'enjeu principal, surtout pour des chirurgies coûteuses comme la pose d'une prothèse de la hanche.
Le succès de Valeant
Les investisseurs vont-ils revoir leur stratégie dans le secteur de la santé ? Il est difficile de répondre à cette question, mais compte tenu des rendements enregistrés sur les marchés au cours des dernières années, une certaine dose d'optimisme est permise. L'indice S&P/TSX du secteur de la santé a réalisé une meilleure performance que celle des autres indices au cours des 12 derniers mois, avec un rendement moyen de 37,3 %.
Son rendement sur 10 ans (- 8 %) est même moins mauvais que celui du secteur des technologies de l'information (- 19 %). De plus, cet indice a mieux réussi que son équivalent aux États-Unis.
" Les clients sont prudents, mais leur confiance s'améliore ", écrit RBC Marché des Capitaux. Au Canada, des succès en Bourse comme celui de la firme Valeant (anciennement Biovail) sont encourageants, " mais il en faut d'autres pour amener les investisseurs à prendre des risques ". La recette pour les convaincre ?
Avoir des produits bien différenciés, répondant à des besoins médicaux clairs et bien définis, ainsi qu'une stratégie de commercialisation réaliste. Aux États-Unis, le marché des PAPE (premiers appels publics à l'épargne) commence à renaître, mais pas au Canada. Que ce soit ici ou là-bas, l'entrée en Bourse est rarement une fin en soi, et il faut être arrivé à une étape avancée de son développement avant d'y penser.