Nouveau coup dur pour la firme de génie-conseil québécoise Dessau. L’entreprise voit un dirigeant clé quitter pour joindre une firme conccurrente, a appris LesAffaires.com.
Jean Mastropietro, qui était jusque-là vice-président développement transports de Dessau, se joindra dans les prochaines semaines à la société Hatch Mott MacDonald (HMM), bien implantée à Montréal.
L'ingénieur de 32 ans d'expérience, qui agit aussi à titre de président de l’Association québécoise du transport et des routes (AQTR), se verra confier la direction de la division transport, que HMM veut faire croître rapidement au Québec.
«Nous sommes très fiers d’accueillir M. Mastropietro dans notre équipe. Son expertise et savoir-faire en génie-conseil permettront sans aucun doute à HMM de poursuivre sa croissance et de contribuer à la réalisation de projets d’envergure», a déclaré Nicolas Théberge, vice-président de HMM au Québec et directeur du bureau de Montréal.
Hatch Mott MacDonald fait partie du même groupe que les multinationales Hatch, dont le siège social se trouve à Mississauga en Ontario, et Mott MacDonald, basée à Croydon au Royaume-Uni.
Départs et mises à pieds
Dans la foulée de la commission Charbonneau, au Québec, Dessau a assisté au départ de deux autres de ses principales têtes dirigeantes. Rosaire Sauriol, vice-président Amérique latine a quitté le 25 mars 2013. Son frère, Jean-Pierre Sauriol, a pour sa part démissionné de son poste de président et chef de la direction le 12 juin 2013.
Qu'à cela ne tienne, l'entreprise fondée en 1957, avec des bureaux en Algérie, au Chili, en Colombie et au Pérou, demeure sur la liste noire de l'Autorité des marchés financiers (AMF), l'excluant de tout contrat public de plus de 40M$ au Québec. En juin, près de 75% de son chiffre d'affaires reposait sur des contrats publics.
Depuis, Dessau a annoncé la mise à pied de 80 employés et a prévenu que d'autres (80 à 100) pourraient suivre sur une base hebdomadaire si l'entreprise ne parvenait pas à obtenir de nouveaux contrats.
Au cours des prochaines années, Québec et Ottawa entreprendront pour des miliards de dollars de projets d'infrastructure dans la métropole, dont le remplacement du pont Champlain, la reconstruction de l'autoroute Ville-Marie et le prolongement des trains de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) vers l'est.
Des occasions nouvelles
En juillet, la direction d'HMM avait confié à LesAffaires.com vouloir profiter de ce nouveau contexte, où plusieurs firmes concurrentes comme Dessau, Genivar et SNC-Lavallin sont actuellement malmenées pour des histoires de corruption, pour accroître sa participation dans les grands chantiers des secteurs des transports et du génie civil au Québec.
«Je ne sais pas si notre démarche est opportuniste, mais la réalité est que l’on se retrouve maintenant avec plus de travail que la capacité que nous avons de bien le réaliser. À cause de cela, on laisse des choses sur la table, chose que je veux changer», avait alors déclaré, Nicolas Théberge d'HMM.
HMM compte aujourd’hui 24 000 employés dans le monde, dont 800 au Québec. L’entreprise occupe, à elle seule, sept étages de la Place Ville-Marie, à Montréal.
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