L'achat d’AGF Trust et celui, fait il y a dix mois, de MRS Trust sont des « acquisitions faites par opportunité » qui s'inscrivent dans la stratégie de croissance somme toute organique de B2B Trust.
« AGF Trust était un concurrent. Avec cette acquisition, on obtient quelques 3 G$ en actif et 3 G$ en passif à travers des contrats de placement garantis, des hypothèques, des prêts levier et des prêts REER, explique François Desjardins, président et chef de la direction de B2B Trust et vice-président exécutif de la Banque Laurentienne. Au total, nous ajoutons 4000 conseillers à notre réseau d'affaires. C'est une augmentation assez notable de 20 % pour un total de 27 000 conseillers. »
L'acquisition, faite pour un montant total de 242 M$, devrait permettre à B2B Trust d'ajouter des revenus de 28 à 30 M$ annuellement à son bilan dès 2014. C'est une acquisition importante, selon Michel Lauzon, vice-président exécutif et chef de la direction financière de la Banque Laurentienne : « Elle ajoute 3,8 G$ d'actif au bilan de B2B Trust sur une base de 30 et quelques milliards, c'est quand même une augmentation de 10 %. »
L'intégration d'AGF Trust ne devrait d'ailleurs pas être terminée d'ici le 1er novembre 2013 puisque B2B Trust souhaite d'abord terminer celle de MRS Trust.
« Nous compléterons l'intégration de MRS Trust durant l'été et l'automne 2012. La transaction avec AGF sera close en août et on amorcera les démarches d'intégration après la saison REER 2012. L'intégration des comptes ne devrait pas être faite avant le printemps 2013 », prévoit François Desjardins.
D'ici la campagne REER de 2012, ce devrait donc être « business as usual » chez AGF Trust. Si la masse salariale des deux organisations combinées est appelée à baisser, François Desjardins ne prévoit pas que beaucoup d'emplois soient perdus chez AGF Trust : « Nous sommes en croissance, il y aura donc peut-être un ralentissement des embauches et un effet de l'attrition naturelle, mais pas de mises à pied en tant que telles. »
Apport de la Caisse et du Fonds de solidarité FTQ
Pour mener à bien cette transaction, la Laurentienne a utilisé une stratégie de placement privé pour s'assurer de la disponibilité des fonds, indique Michel Lauzon : « Nous avions largement les liquidités nécessaires pour compléter le financement de la transaction, mais compte tenu de la réglementation en place, il est préférable de toujours maintenir de bons ratios de capital tels que prescrit par les autorités nationales et internationales. »
Ainsi, 100 M$ ont été mis en fiducie par la Caisse de dépôt et 20 M$ par le Fonds de solidarité FTQ. Ces sommes vont être converties automatiquement en actions ordinaires de la Banque Laurentienne au moment de la clôture de l'acquisition d'AGF Trust par la B2B Trust. La Caisse et le Fonds de solidarité, qui sont déjà actionnaires de la Laurentienne, augmentent donc leur participation à l'actionnariat de l'institution financière.