L'absorption de la Société générale de financement (SGF) par Investissement Québec se concrétise. Depuis le 1er avril, 88 postes ont été abolis dans la société d'État pour éliminer les dédoublements, a appris Les Affaires. Une économie de 11 millions de dollars (M$) sur un budget total de 90 M$ pour les deux sociétés avant leur fusion.
" Ce sont en majorité des départs volontaires ", précise Josée Béland, porte-parole d'Investissement Québec. L'institution financière épargnera 10M$ en salaires, mais aussi 1M$ en baisses de dépenses se rapportant au loyer, à l'informatique, aux communications et à la publicité. Des économies récurrentes, insiste la direction.
Cette année, Investissement Québec doit cependant verser 11M$ pour se séparer d'employés qui ont reçu des primes équivalant à un mois de salaire par année de service, plus quatre mois supplémentaires.
Seulement près de 10 % des départs ont été imposés par la direction, selon la porte-parole. " Beaucoup des employés démissionnaires partaient à la retraite ", dit Mme Béland.
Québec a annoncé la fusion des deux sociétés en septembre 2010. Le gouvernement disait vouloir éliminer les dédoublements et offrir un " guichet unique " aux entreprises clientes.
Les doubles commandites d'événements disparaîtront également, dit Mme Béland. Là où une chambre de commerce était appuyée à la fois par Investissement Québec et la SGF, par exemple, les responsables devront se passer d'une des deux commandites.
Réduire le budget dans l'harmonie
Les différents syndicats qui représentent les employés d'Investissement Québec ont plutôt bien réagi à la façon dont se sont faites ces abolitions de postes.
" En commission parlementaire, on avait indiqué que certaines dispositions de la convention collective permettaient de partir de façon volontaire, explique Lucie Martineau, présidente du Syndicat de la fonction pu blique du Québec (SFPQ). On leur avait demandé de commencer par ça. " Les membres du SFPQ ayant quitté Investissement Québec ont pris leur retraite ou ont accepté la prime de départ offerte par l'employeur. Selon la présidente, environ 40 des 150 membres du Syndicat ont délaissé la société d'État.
Au Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec, le président Gilles Dussault précise qu'une quinzaine de ses membres ont quitté l'organisme volontairement. " Il n'y a pas eu de grands déchirements sur le plan humain, dit-il. Beaucoup de personnes approchaient l'âge de la retraite. D'autres avaient des perspectives d'emploi ailleurs. "
Les employés de l'ancienne SGF, qui n'étaient pas syndiqués avant la fusion, se sont joints en décembre au Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau affilié à la Fédération des travailleurs du Québec. Le président Serge Cadieux précise qu'une dizaine de ses membres sur 80 ont quitté Investissement Québec. " Seulement deux employés ont dû partir, dit-il. Il y a eu une entente; ça s'est fait de façon très civilisée. " À l'Association des juristes de l'État, le président Marc Lajoie ne signale que deux départs anticipés à la retraite liés à ces coupes.
456
Nombre d'employés chez Investissement Québec.
11 M$
Les 88 postes abolis au sein de la société d'État entraîneront des économies de 11 millions de dollars (M$), dont 10 M$ en salaires.