Les actions des banques canadiennes ont connu une semaine morose. Des cinq grandes banques canadiennes ayant dévoilé leurs résultats, trois ont manqué la cible des analystes.
La déception a eu un impact sur les titres bancaires. Les cinq banques qui ont dévoilé leurs résultats ont terminé en terrain négatif cette semaine. La Banque Scotia, qui ne les a pas encore publiés, est la seule banque à terminer la semaine en terrain positif. Son titre s’apprécie de 0,9% à 59,02$ cette semaine.
Cette semaine, l’action de la Banque Royale du Canada (RBC) a trébuché de 4,4% à 57,36$. La Banque TD s’est dépréciée de 0,7% à 83,54$. La Banque Nationale a reculé de 1% à 80,65$. La Banque de Montréal a perdu 0,6% à 61,82$. La CIBC a chuté de 4,8% à 80,39$.
Même si elles ont battu les attentes la Banque de Montréal et la Banque Nationale n’auront pas échappé à la morosité. L’augmentation de leur dividende, au niveau prédit par les analystes, n’aura pas permis à la Banque National et à la RBC de trouver un catalyseur hebdomadaire.
Moins d’emprunts
Depuis la crise économique, les étrangers ne cessent de faire l’éloge du système bancaire canadien en raison de sa solidité. Si cette qualité demeure, l’économie devient moins favorable au maintien de la croissance des profits, estiment plusieurs analystes. «L’environnement économique rend la croissance des profits beaucoup plus difficile pour les banques canadiennes que cela ne l’a été par le passé», prévient John Aiken, analyste de Barclays Capital.
Endettés à un niveau record (148% de leur revenu), les Canadiens seront moins nombreux à demander du crédit. La montée anticipée du taux directeur de la Banque du Canada encourage les consommateurs à se montrer plus prudents avec leur endettement.
«L’appétit des consommateurs canadiens pour le crédit diminue et cela aura un impact sur les marges de profits, ajoute Ian Nakamoto, directeur de la recherche de MacGougall MacDougall & MacTier à Toronto. C’est une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais pas pour les actionnaires.»
Une question de taux
La perte d’appétit des emprunteurs force les banques à offrir des taux concurrentiels. La faiblesse des taux demandés, quant à elle, exerce une pression sur les marges.«Les banques se concurrencent pour un bassin de clientèle pour les prêts», ajoute Craig Fehr, analyste du secteur bancaire d’Edward Jones &Co.
Les banques se financent à un faible taux d’intérêt avec l’emprunt à court terme (les dépôts des particuliers et des entreprises) pour effectuer des prêts à long terme à meilleurs taux. En raison de la faiblesse sur les taux demandés, la différence entre le coût des prêts à court terme et les revenus des prêts à long terme n’est pas si importante.
«Dans cet environnement, alors que les taux d’intérêt déclinent, l’écart que nous réussissons à dégager sur les dépôts s’amenuise», a déclaré David Williamson, chef des services bancaires aux entreprises et de détail de la CIBC lors d’une conférence téléphonique.
La Banque Scotia est la dernière banque qui doit dévoiler ses résultats le 31 mai. Les analystes interrogés par Bloomberg anticipent un revenu de 4 204 millions et un profit par action excluant certains items de 1,10$.
Avec Bloomberg, le Globe and Mail, le National Post et Reuters