Après des mois de négociation, le gouvernement suisse a approuvé une entente avec le gouvernement américain selon laquelle il brisera le secret bancaire en remettant les noms de milliers d'Américains soupçonnés d'évasion fiscale.
Selon le Wall Street Journal (WSJ), les noms de près de 4 450 Américains, qui détiennent des comptes bancaires en Suisse, pourraient être dévoilés. Pour l'instant, cette levée du secret bancaire touche seulement les clients de la banque UBS, mais plusieurs observateurs croient que d'autres institutions financières pourraient être visées dans le futur.
Le New York Times (NYT) cite une source près du dossier qui affirme que l'entente contiendrait une clause spéciale permettant d'étendre les dévoilements à d'autres banques suisses dans le futur. Cette clause pourrait être mise en application d'ici les prochains mois. Le NYT soutient que les autorités américaines s'intéresseraient déjà à Crédit Suisse et HSBC.
L'entente n'a pas été facile à faire approuver par les parlementaires suisses qui estimaient qu'elle mettait en péril la longue tradition de secret bancaire du pays. Les parlementaires avaient, dans un premier lieu, accepté de tenir un référendum sur le sujet avant de reculer devant les pressions américaines et d'accepter l'entente.
Plusieurs Américains se sont déjà dénoncés au fisc afin d'éviter d'être amenés devant les tribunaux. Pour un million de dollar placé dans un compte caché pendant six ans, les pénalités pourraient s'élever jusqu'à 2,3 M$, selon le WSJ.
Le secret bancaire permettait aux gens riches d'ouvrir des comptes à l'insu de leur gouvernement dans des pays aussi éloignés que Hong Kong. Le WSJ estime que les clients d'UBS ont caché pour près de 20 M$ en revenu imposable au fisc américain grâce à leurs comptes en Suisse.
Avec le WSJ et le NYT