« Un environnement où les taux d'intérêt sont aussi bas est mauvais pour les assureurs qui dépendent fortement des rendements des investissements en revenu fixe comme les obligations gouvernementales », soutiennent les analystes d'UBS dans une récente note.
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Les analystes ont des perspectives sombres pour les prochaines années dans le secteur de l'assurance si les taux d'intérêt ne remontent pas : « Le moment où les taux d'intérêt remonteront demeure un facteur de risque pour l'évaluation de la valeur des titres des assureurs, expliquent-ils. Nous continuons à préférer les banques aux assureurs. »
Selon eux, de tous les assureurs canadiens, c'est encore Manuvie qui devrait souffrir le plus de l'environnement actuel au prochain trimestre. Manuvie, qui doit publier ses résultats du dernier trimestre le 4 novembre prochain, devrait annoncer de nouvelles pertes qui pourraient s'élever jusqu'à 1,84 G$ au troisième trimestre.
Rappelons que l'assureur a déjà perdu près de 2,4 G$ durant le deuxième trimestre de 2010 en raison du repli des marchés des actions et de l'importante baisse des taux d'intérêt observée un peu partout en Occident. Manuvie aurait une exposition non couverte aux marchés et serait donc plus vulnérable à leur volatilité. De plus, l'assureur a enregistré des pertes dans le secteur de l'assurance-maladie aux États-Unis.
« Dans des conditions normales, ces facteurs ne poseraient pas problème puisqu'ils seraient contrebalancés par des gains dans les portefeuilles d'obligation, mais dans l'environnement actuel, c'est impossible », expliquent les analystes d'UBS.
UBS souligne toutefois que Manuvie pourrait tirer avantage de certaines de ses positions, en Asie où l'assureur prend agressivement de l'expansion : « C'est une bonne chose puisque ça permettra à Manuvie de profiter d'une croissance dans les ventes de polices beaucoup plus importante que celle qui est attendue en Amérique du Nord. »
Même si cette expansion paiera à long terme, les activités asiatiques de Manuvie ne représentent qu'une petite partie de ses profits, rappelle André Hardy, analyste chez RBC Marchés des capitaux. Des profits totaux de 1,7G$ provenant de l'Asie en 2009, 1,3 G$ venaient des activités japonaises, selon l'analyste. La Chine arrivait au deuxième rang des contributeurs.
À la fin du deuxième trimestre, l'agence de notation Moody's a décidé de procéder à une révision du titre de Manuvie. Moody's n'excluait alors pas la possibilité de devoir dégrader la cote de l'assureur en raison de ses résultats trimestriels désastreux.
Avec le Financial Post