Les primes de départ versées à d'anciens dirigeants de la Caisse de dépôt et placement soulèvent l'ire des partis d'opposition et des retraités de l'Etat.
Après avoir perdu 40 milliards $ en 2008, la Caisse de dépôt a remis l'année dernière 3,8 millions $ en indemnités de départ à six anciens hauts dirigeants, a révélé le quotidien La Presse, dans son édition de mardi.
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A lui seul, l'ex-grand patron Richard Guay _ qui avait quitté son poste en plein coeur de la tourmente financière à l'automne 2008 pour des raisons de santé _ a empoché une somme de 1 million $.
Parti peu après l'arrivée du PDG Michael Sabia au printemps 2009, l'ex-vice-président aux marchés boursiers, François Grenier, a pour sa part touché 950 000 $.
Quatre autres anciens dirigeants se sont partagé le reste de la cagnotte.
Pour l'opposition officielle, ces primes de départ sont scandaleuses car elles récompensent des acteurs de la débâcle de 40 milliards $ subie par l'institution en 2008.
Alors que le gouvernement Charest s'apprête à hausser les tarifs pour l'ensemble des contribuables, la Caisse n'hésite pas à récompenser généreusement ses anciens gestionnaires, a dénoncé le porte-parole péquiste en matière d'institutions financières, Jean-Martin Aussant.
Son vis-à-vis François Bonnardel, de l'Action démocratique, abonde dans le même sens.
Selon lui, le premier ministre Jean Charest n'a pas le courage politique de freiner les ardeurs des grands commis de l'Etat.
L'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP), touchée de plein fouet par les pertes de la Caisse, a pour sa part exhorté l'institution à revoir ses pratiques.
A la Caisse de dépôt et placement, une responsable a fait valoir que les primes de départ versées aux dirigeants sont légales et conformes aux pratiques du marché.