Louis Vachon, président et chef de la direction financière, de la Banque Nationale a surtout utilisé la tribune de l’assemblée annuelle pour faire état des bons coups de sa banque.
« Nous créons de la richesse mesurable », a-t-il déclaré aux actionnaires réunis au Centre Mont-Royal, au centre-ville de Montréal.
La banque a en effet dégagé un bénéfice record d’un milliard de dollars en 2010. Elle a aussi été la première grande banque à augmenter son dividende, après la crise financière.
La banque se targue aussi d’avoir réalisé un rendement des capitaux propres de 17 % en 2010, supérieur à celui de ses plus grandes rivales.
Depuis trois ans, l’action de la Banque Nationale a procuré un rendement total (appréciation et dividende) aussi supérieur à celui des cinq autres grandes banques.
Division d’actions
L’action de la Banque Nationale ayant atteint un sommet historique le 30 mars à midi, de 78,97 $, son conseil se penchera sérieusement sur l’intérêt de diviser ses actions, afin de s’assurer que l’achat de son action reste abordable pour les petits porteurs.
« De nombreux actionnaires utilisent en effet les dividendes comme source de revenu d’appoint », a dit M. Vachon, en réponse à la question d’un actionnaire à cet effet.
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L’enjeu du transfert des entreprises
M. Vachon, 48 ans, s’est engagé à ce que sa banque joue un rôle très actif dans le transfert de propriété des entreprises québécoises. L’an dernier, l’unité spéciale mise sur pied par la banque a facilité le transfert de propriété de 75 entreprises.
L’institution estime que 40 % de ses clients commerciaux devront transférer la propriété de leur entreprise, au cours des dix prochaines années.
Seul incident de cette assemblée protocolaire a été l’éjection forcée par des agents de sécurité d’un fondé de pouvoir, Lowell Weir, sous les cris de sa part, après un échange acrimonieux entre lui et le président du conseil Jean Douville. M. Weir se déplace presque tous les ans de Halifax, depuis dix ans, pour intervenir à l’assemblée, pour soulever des questions et pour faire valoir ses intérêts litigieux personnels.
Les propositions du MÉDAC déboutées
Les actionnaires ont aussi rejeté en grande majorité les trois propositions soumises par Louise Charette, fondée de pouvoir du MÉDAC (Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires).
Quelque 95 % des actionnaires ont voté contre la proposition voulant que le conseil adopte une politique stipulant le ratio d’équilibre interne qu’il juge éthiquement acceptable, et qu’il le justifie dans la circulaire.
La rémunération totale de M. Vachon est 54 fois supérieure à celle de l’employé moyen de la banque, a précisé Mme Charette.
Les actionnaires ont aussi rejeté à 98 % la proposition du MÉDAC enjoyant la banque à se départir de toutes ses filiales et succursales dans les paradis fiscaux, parce que « ces activités facilitent l’évasion fiscale, à un moment où l’on demande à tous de faire leur part ».
Enfin, une proportion de 93 % des actionnaires ont aussi rejeté la proposition demandant à la banque de fournir plus d’information concernant le groupe de référence utilisé pour établir la rémunération de ses hauts dirigeants.
Le MÉDAC est d’avis que ces repères créent une surenchère salariale. « On n’a qu’à se comparer à plus gros que soit ou encore à un échantillon international pour gonfler les salaires « a fait valoir M. Charette.
La Banque Nationale n’a pas tenu le point de presse habituel après son assemblée annuelle, les membres du conseil d’administration ayant été conviés à une réunion.
La banque nous offre toutefois la possibilité de poser nos questions au président Louis Vachon, plus tard aujourd’hui.
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