Les Canadiens investissent et dépensent davantage aux États-Unis et les banques du pays veulent les suivre. Après la Banque Royale du Canada (RBC), c’est au tour de la Banque TD de lancer un service transfrontalier pour la diaspora canadienne.
La Banque TD a lancé son service transfrontalier à la mi-novembre. Le service permet aux particuliers canadiens d’effectuer plus facilement des transactions entre leurs comptes canadiens et américains. Les frais ont aussi été abolis.
Les clients de la TD demandaient ce genre de service et la banque les a entendus. « Nous avions beaucoup de demandes de la part de nos clients, raconte Christine Marchildon, la présidente de la direction québécoise de la Banque TD, en entrevue avec LesAffaires.com. Nous voulions le faire depuis quelques années, mais le processus n’est pas simple. Nous offrons désormais ce service depuis le 15 novembre. »
Le marché est propice au lancement de service bancaire transfrontalier tandis que le dollar parité accroît l’attrait du pays de l’Oncle Sam. « Le nombre de Canadiens qui ont effectué des achats aux États-Unis a doublé depuis 2007, constate Mme Marchildon. C’est passé d’un tiers de la population aux deux tiers. »
Pour accueillir la clientèle canadienne, la TD compte sur un réseau de 1 300 succursales sur la Côte est américaine. Parmi les destinations prisées des Québécois, on trouve 175 succursales en Floride et presque 500 dans les États voisins de New York et du New Jersey.
Concurrence
La Banque TD emboîte ainsi le pas à la Banque Royale (RBC), dont la filiale RBC Bank offre un service de banque en ligne depuis le printemps dernier.
Même si elle a vendu ses succursales de détails aux États-Unis à PNC Financial, la première banque du pays a conservé ses clients canadiens en terre américaine. Elle sert près 165 000 clients. La banque à charte fédérale est présente dans les 50 territoires américains.
En entrevue avec le journal Les Affaires en octobre, Alain Forget, vice-président, Chef, Ventes et du développement des affaires de RBC Bank, avait indiqué que le contexte favorable à l’investissement immobilier américain était une belle carte de visite pour promouvoir ses services.
Du côté de la Banque de Montréal, présente notamment dans le Midwest, on s’est concentrée sur l’intégration de Marshall & Ilsley. Le lancement d’un tel service n’est cependant pas écarté, selon Valérie Doucet, porte-parole de BMO.
L’attrait des Québécois pour la Floride a incité les institutions québécoises à offrir des services aux réfugiés de l’hiver, il y a plusieurs années, mais leur présence aux États-Unis est plus ciblée. Desjardins est en Floride depuis 1992 et gère trois succursales. La Banque Nationale y est installée depuis 1994 et possède deux succursales.
Dans le marché actuel, Mme Marchildon croit que la TD est en bonne posture pour se démarquer de la concurrence. Même si son réseau américain n’est pas étendu à la grandeur des États-Unis comme celui de la RBC Bank, la TD aurait l’avantage d’offrir une présence physique avec ses succursales tandis que la Royale a vendu les siennes, défend-elle. La présence de Desjardins et de la Banque Nationale est également modeste par rapport au réseau de la TD, selon elle.