Les profits des banques canadiennes devraient encore défier la gravité lorsqu’elles dévoileront leurs résultats du quatrième trimestre (terminé le 31 octobre). Les analystes anticipent une croissance de 17 % des bénéfices, malgré une économie mondiale au ralenti et l’endettement record des ménages canadiens.
Ces prévisions peuvent surprendre tandis que l’économie mondiale a connu des faiblesses en Chine, en Europe et chez nos voisins du sud.
Au Canada, c’est l’endettement des ménages, une importante source de revenus pour les banques, qui inquiète. À 162 % des revenus disponibles, selon les données récemment révisées par Statistique Canada, de nombreuses voix se demandent si l’élastique n’est pas trop étiré. Les marges d’intérêt des banques sont sous pression tandis qu’elles luttent pour séduire un bassin plus modeste d’emprunteurs.
Les banques devraient cependant profiter de revenus plus élevés pour le courtage et les frais de consultations, selon Sumit Malhotra, analyste de Macquarie Capital Markets. « Malgré la multiplication des vents contraires, les banques canadiennes sont en voie de terminer leur exercice 2012 avec une solide performance. »
Les analystes anticipent toujours un ralentissement à court moyen terme. Après une croissance des profits à deux décimales, la progression serait de 4 % en 2013 et de 6 % en 2014, selon les prévisions de Philippe Hardy, de RBC Marchés des capitaux.
Les investisseurs commencent à se faire à l’idée que la bonne tenue des banques ne peut être éternelle. « Les revenus tirés des prêts continueront d’être forts, anticipe John Aiken, analyste de Barclays Capital. Le problème, c’est que personne ne l’interprétera positivement, car personne ne croit que ça continuera.»
Aucune des cinq plus grandes banques canadiennes (RBC, TD, BMO, CIBC, Scotia) n’annoncerait une augmentation du dividende, toujours selon les prévisions des analystes recensés par Bloomberg. La Banque Nationale, la Banque Laurentienne et la Canadian Western Bank pourraient cependant faire une telle annonce.
Quelques prévisions
La RBC ouvrira donc le bal jeudi. Le profit par action augmenterait de 12 % à 1,26 $, selon le consensus. Les revenus progresseraient de 11 % à 7,6 G$.
Pour les banques québécoises, le profit par action de la Banque Nationale augmenterait de 6,7 % à 1,92 $. Les revenus monteraient de 6,4 % à 1,267 G$.
Le profit par action de la Banque Laurentienne stagnerait à 1,31 $ par action. Malgré tout, les revenus connaîteraient un modeste rebond de 14 % à 214 M$, toujours selon les prévisions de Bloomberg.