Le Russe Sergueï Mavrodi a récemment annoncé sur son site Web qu’il allait effectuer son retour en mettant en place un «réceau financier» d’un nouveau genre. Ce dernier – encore trop flou pour deviner à quoi il va ressembler au juste – a pour ambition, d’après M. Mavrodi, de rapporter aux investisseurs ordinaires des intérêts allant jusqu'à 20% par mois et 30% «aux retraités et aux personnes ayant des handicaps».
En fait, il semble qu’il s’agit d’un nouveau schéma de Ponzi, ce type de fraude qui consiste à verser des gains aux premiers investisseurs à l’aide des contributions des suivants, selon différents experts russes. Ce système pyramidal s’effondre dès que des participants se mettent à réclamer leur argent. Pour l’instant, M. Mavrodi explique simplement qu’il ne s’agit ni du titre d’une entreprise cotée en Bourse ni de toute autre forme de placement traditionnel, mais de «quelque chose de virtuel», qui prendra néanmoins beaucoup de valeur selon lui.
Dans la vidéo de 30 minutes mise en ligne, M. Mavrodi dit rapidement «Vous connaissez tous ma situation», faisant ainsi allusion a son interdiction légale de mener des activités financières. «Je n'ai pas le droit d'effectuer de transactions. C’est pourquoi toutes les transactions seront effectuées entre les investisseurs eux-mêmes. Je ne toucherai pas cet argent d'un seul doigt», ajoute-t-il.
C’est que M. Mavrodi est l’auteur de la plus grande pyramide financière en Russie, qui s’est effondrée en 1994, ce qui lui a valu cinq années en prison pour fraude, de 2003 à 2007. Dans les années 1990, il avait diffusé des publicités télévisées en Russie montrant un couple devenu millionnaire après lui avoir confié leur argent. Ces messages ont eu l’effet escompté dans un pays qui sortait tout juste du communisme : des centaines de milliers de Russes ont alors acheté des «parts» de la compagnie de M. Mavrodi, laquelle a disparu dès que les premiers investisseurs ont essayé de récupérer leur argent.
Ce retour de M. Mavrodi n’est pas passé inaperçu. Pavel Medvedev, un membre de la Douma, a déclaré qu'il ferait tout son possible pour faire arrêter Sergueï Mavrodi. «Les lois financières sont si vagues que Mavrodi peut essayer de prétendre qu'il est en accord avec elles», a-t-il déclaré à la radio Echo de Moscou, en demandant au parquet d’intervenir au plus vite.
Avec AFP.