Le géant financier montréalais Fiera Capital continue sa salve d’acquisitions. L’entreprise a annoncé vendredi l’acquisition de deux fonds totalisant 570 M$ du courtier GMP Capital.
Pour mettre la main sur les deux fonds de GMP, la société dirigée par Jean-Guy Desjardins allonge 10,75 M$ au comptant en plus de certains autres engagements financiers, dont des honoraires de rendement de 25 % établis en fonction des actifs acquis.
Fiera achète ainsi le Fonds diversifié Alpha et le Fonds canadien PCAA. Des dirigeants clés de l'équipe de GMP, dont Jason Marks, chef de la direction, chef des placements et associé directeur, se joindront à l'équipe de direction d'une nouvelle filiale de Fiera Capital dont l'équipe de gestion détiendra une participation minoritaire.
La transaction aura un effet positif sur les bénéfices de Fiera dès sa conclusion.
«Cette transaction nous permet de donner plus de portée à nos stratégies alternatives de placement, un secteur qui a bénéficié d’une grande effervescence au cours des dernières années au sein du marché nord-américain et qui continuera de croître dans l’avenir», a dit Jean-Guy Desjardins dans un communiqué.
Objectif: doubler l'actif sous gestion d'ici 7 ans
En décembre, Fiera Capital a acquis les activités de revenu fixe canadien, d’actions canadiennes et de mandats équilibrés canadiens d’UBS pour un montant de 52 M$. Les portefeuilles acquis ont un actif de 8 G $.
Sylvain Brosseau, président et chef de l'exploitation de Fiera Capital était le conférencier du Rendez-vous financier Les Affaires tenu le 6 décembre, à Montréal. En entrevue, il nous a indiqué que Fiera visait doubler son actif sous gestion d'ici 5 à 7 ans. Son actif s'élèvait à 58 G$ avant la transaction annoncée vendredi matin.
«C'est ambitieux, mais réalisable. Sur sept ans, ce serait même possible d'y arriver sans acquisition. Avec des marchés financiers coopératifs et de nouveaux mandats de gestion, comme les 3,2 milliards de caisses à cotisations déterminées que nous venons de décrocher, notre actif peut croître de 15 % par an», avait mentionné M. Brosseau à notre journaliste Dominique Beauchamp.
M. Brosseau avait souligné que les occasions d'acquisition se multipliaient. «Les occasions sont plus nombreuses dans la gestion privée. Maintenant que l'actif sous gestion est revenu à son niveau d'avant la crise, des firmes pensent pouvoir obtenir un meilleur prix pour leur entreprise. Il y a bien sûr la question de la relève. Après avoir atteint un milliard d'actif en gestion, certaines sociétés cherchent un partenaire pour mieux distribuer leur savoir-faire. D'autres professionnels se demandent s'ils auront l'énergie nécessaire pour donner une autre décennie à leur firme. Les banques européennes délaissent aussi des activités au Canada, comme le démontrent nos deux derniers achats.»