La Caisse de dépôt et placement du Québec se joint à un organisme international qui veut imposer le respect de normes de gouvernance à l'industrie des fonds de couverture.
L'institution fait partie d'un groupe de 30 investisseurs institutionnels qui ont annoncé mercredi leur adhésion au Hedge Fund Standards Board (HFSB), basé à Londres. La Caisse est le seul représentant canadien.
Par sa présence au sein du HFSB, la Caisse compte améliorer la gestion de ses avoirs dans ces fonds controversés, qui totalisaient 3,8 milliards $ au 31 décembre 2009, sur un actif net de 131,6 milliards $.
« On veut adhérer à ces standards-là et en même temps, on veut favoriser leur propagation au niveau international », a déclaré Denis Couture, vice-président aux affaires publiques de la Caisse, au cours d'un entretien téléphonique.
La Caisse dit se « préoccuper » de l'avenir des fonds de couverture. « Au cours des dernières années, on s'est rendu compte que la qualité du fonctionnement des fonds de couverture, c'est intimement lié à des questions de standards et de crédibilité des contreparties », a affirmé M. Couture.
« On pense que l'amélioration des standards va aider le fonctionnement de l'industrie et c'est le genre de choses qu'on veut encourager », a-t-il ajouté.
Peu réglementés, les fonds de couverture se spécialisent dans les investissements spéculatifs. Ils ont été pointés du doigt dans la foulée de la crise financière de 2008.
Le HFSB a mis en place des normes qu'une soixantaine de gestionnaires de fonds de couverture de différents pays se sont engagés à respecter en juillet. Or, aucun des grands fonds américains ne fait partie du lot.
« Pour avoir du succès au niveau international, il faut que (le HFSB) étende son membership, il faut qu'il ait une plus forte présence en Amérique du Nord, parce que le plus grand nombre de fonds de couverture se trouve en Amérique du Nord », a noté le porte-parole de la Caisse.
Mario Therrien, vice-président à la gestion de fonds de la division des placements privés de la Caisse, siégera au conseil des fiduciaires du HFSB.
Sa tâche sera notamment de « rapporter des tendances (contestables) qu'on peut observer dans le milieu nord-américain (des fonds de couverture) pour que les gens le sachent et qu'ils prennent les mesures appropriées », a expliqué Denis Couture.
C'est donc dire qu'en dépit de la vive polémique qui a secoué les fonds de couverture au cours des dernières années, principalement en Europe, la Caisse n'a pas l'intention de se retirer de ce secteur.
« Les fonds de couverture jouent un rôle très important au niveau de la mécanique financière internationale et l'idée, c'est de protéger cette mécanique contre des pratiques qui seraient inadéquates dans certaines circonstances », a indiqué M. Couture.