"Nous ne sommes pas anti-réglementation" a affirmé le PDG de JPMorgan Chase Jamie Dimon lors de l'assemblée générale des actionnaires de la première banque américaine en termes d'actifs, qui vient de perdre 2 milliards de dollars sur une stratégie de courtage malheureuse.
Une fois de plus depuis l'annonce de cette perte jeudi, M. Dimon a fait acte de contrition: "cela perte n'aurait jamais dû avoir lieu, je ne peux pas le justifier, malheureusement ces erreurs ont été auto-infligées".
La stratégie de couverture de l'exposition au crédit du groupe financier était "défectueuse, complexe, mal conçue, mal pesée et mal exécutée".
"Des actions correctives ont déjà été prises", a-t-il ajouté, faisant allusion au départ de la directrice des investissements Ina Drew, annoncé lundi.
Mais il a voulu combattre l'idée que JPMorgan Chase soit anti-réglementation. "Premièrement, nous ne sommes pas anti-réglementation. Nous avons soutenu 70-80% de la loi (de réforme financière votée en 2010) Dodd-Frank et d'autres réglementations, y compris des ratios de capitaux plus élevés".
"Nous voulons tous des réglementations meilleures, plus intelligentes et plus fortes", a-t-il ajouté.
"Deuxièmement, nous sommes d'accord avec l'esprit de la règle de Volcker", la mesure phare de la loi Dodd-Frank, si "elle ne nuit pas aux clients des institutions financières", a insisté M. Dimon.
La règle de Volcker vise à interdire le courtage en propre pour les banques et à restreindre drastiquement leurs activités de dérivés en raison de l'opacité de ce marché de gré à gré.
C'est précisément dans l'unité de courtage en propre de JPMorgan Chase et sur des ventes de dérivés de crédit que la banque a essuyé son énorme perte, la plus grosse enregistrée par une banque aux États-Unis depuis la crise.