Absent des feux de la rampe depuis plusieurs mois, l'ancien président de la Caisse de dépôt, Henri-Paul Rousseau, a fait une apparition remarquée, mardi, à un colloque du Conseil du patronat portant sur le rapport D'Amours.
Monsieur Rousseau a demandé à Alban D'Amours, qui participait à l'événement, si plutôt que de limiter les nouveaux régimes volontaires d'épargne retraite (RVER) à l'employeur ils ne pourraient pas être ouverts à des regroupements d'employés.
Le gouvernement a déposé un projet de loi qui prévoit la création de ces nouveaux outils d'épargne. Les employeurs du Québec qui n'offrent pas de régime de retraite ou un CELI à leurs employés seront tenus d'offrir un RVER. L'employeur n'aura pas à y cotiser, mais les employés y cotiseront à hauteur de 2% de leur salaire, sauf s'ils décident de s'en retirer.
Monsieur Rousseau a fait valoir qu'il pourrait être difficile pour de petites entreprises d'administrer de tels régimes, alors que « des industries ou des organismes sans but lucratifs par exemple pourraient se regrouper ».
Des spécialistes en finance indiquent que plus les actifs sous gestion sont importants, plus les frais de gestion pour ces actifs diminuent.
Alban D'amours a répondu que son rapport proposait notamment des avenues pour obtenir « des coûts de gestion le plus bas possible ». Toute recommandation qui facilite la mutualisation est la bienvenue, a-t-il ajouté, en invitant monsieur Rousseau à présenter sa suggestion lors de la commission parlementaire sur les régimes de retraite, qui doit s'amorcer le 10 juin.
Autre question
Autre question
L'ancien président de la Caisse s'est aussi demandé si la rente de longévité, cette rente capitalisée de retraite à partir de 75 ans que propose le rapport, devrait à tout prix être universelle.
Monsieur Rousseau a fait valoir que « certaines cohortes de population sont plus mal en point (que d'autres) ».
Il a fait remarquer que le coût du régime devrait être dans la réalité de 4G$, mais qu'on le voyait plutôt retomber à 2 G$, puisque des entreprises ne feraient que diminuer leur taux de cotisation à des régimes existants pour financer la rente de longévité (1,6%).
Il s'est demandé si l'on ne devrait pas plutôt bonifier le Régime des rentes du Québec pour les cohortes qui en ont le plus besoin.
Il n'a malheureusement pas précisé sa pensée, ni défini les cohortes auxquelles il faisait allusion.
Hors le colloque, monsieur D'Amours a repoussé la suggestion en indiquant qu'il préférait un régime universel où tous avaient acquis leur rente.