La quasi-totalité des dirigeants des grandes institutions financières québécoises s'est réunie dans un hôtel de Montréal, lundi, afin de lancer un nouvel organisme destiné à redynamiser l'industrie.
Quelque 17 entreprises font partie des membres fondateurs de Finance Montréal, qui, malgré son nom, se présente comme la grappe financière de l'ensemble du Québec.
Ont notamment participé au lancement les grands patrons de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia; du Mouvement Desjardins, Monique Leroux; de la Banque Nationale (TSX:NA), Louis Vachon; de la Financière Power (TSX:PWF), Jeffrey Orr; de la Banque Laurentienne (TSX:LB), Réjean Robitaille; et de l'Autorité des marchés financiers, Jean St-Gelais.
« Vous n'avez jamais eu autant d'argent dans une même salle! » s'est exclamé le ministre des Finances, Raymond Bachand.
Font également partie de l'organisme la Banque Royale (TSX:RY), la Banque de Montréal (TSX:BMO), la Banque TD (TSX:TD), la Standard Life, la Bourse de Montréal, l'Industrielle Alliance (TSX:IAG), le Fonds de solidarité FTQ, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et CGI (TSX:GIB.A).
Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui a contribué à la mise en place de plusieurs grappes sectorielles alors qu'il était ministre de l'Industrie, au début des années 1990, était également présent. Des grappes existent présentement dans les secteurs de l'aéronautique, des technologies de l'information, des biotechnologies et de l'aluminium, entre autres.
Finance Montréal compte axer ses efforts sur les caisses de retraite, les assurances et les produits dérivés, des secteurs dans lesquels le Québec se démarque particulièrement.
Concrètement, on veut favoriser la rétention de la main-d'oeuvre qualifiée, encourager la création de nouvelles PME spécialisées et accroître le rayonnement international de la place financière montréalaise, actuellement classée au 25e rang mondial, devant Amsterdam et Madrid, mais derrière Toronto (qui se hisse au 12e rang).
On en saura plus sur les initiatives précises que prendra Finance Montréal dans trois mois, a indiqué M. Vachon.
Une chose est sûre, toutefois : l'un des premiers objectifs de la grappe sera d'accroître la valeur ajoutée du secteur financier québécois, qui significativement inférieure à celle de l'Ontario. On pense notamment au financement des entreprises et aux activités de trésorerie.
Mais le Québec ne part pas de zéro : on y compte plus de succursales bancaires et de caisses par habitant qu'en Ontario. En outre, 54 pour cent des ménages québécois détiennent une assurance vie, contre 41 pour cent des Ontariens.
Le secteur financier québécois emploie plus de 145 000 personnes. Quelque 15 000 postes ont été créés depuis 2004.
Québec injectera 200 000 $ par année pendant cinq ans dans Finance Montréal, alors que la CMM y consacrera 100 000 $. Chaque entreprise participante apportera une contribution de 50 000 $ par année.
Le projet s'inspire notamment d'initiatives semblables mises en place à Toronto et à Paris au cours des dernières années. Il est à noter que le gouvernement fédéral ne participe pas à Finance Montréal, alors qu'il siège comme « observateur » au sein de la Toronto Financial Services Alliance.
Valeurs mobilières
Le nouveau regroupement n'entend pas prendre position sur l'épineuse question de la réglementation des valeurs mobilières, qui divise l'industrie québécoise. Des institutions comme le Fonds de solidarité FTQ s'opposent fortement à l'établissement d'un organisme pancanadien alors que d'autres, comme le Mouvement Desjardins et la Banque Nationale, se font plus discrets sur la question.
« On ne demande pas (aux membres de Finance Montréal) de faire une profession de foi (en faveur de la position québécoise) », a affirmé le ministre Bachand.