Il restera jusqu'à l'été pour assurer la transition avec son successeur par intérim, Fernand Carignan, puis reviendra à l'automne comme conseiller spécial pour la haute direction du courtier.
C'est lors d'une téléconférence tenue avec les conseillers en placements de Valeurs mobilières Desjardins, tenue lundi, que la nouvelle est tombée : Yves Néron quitte la haute direction du courtier de la coopérative pour « se ressourcer et prendre une sabbatique ».
C'est du moins ce que le principal intéressé a indiqué à Finance et Investissement, mardi.
L'intérim sera assuré par Fernand Carignan, qui devient donc premier vice-président, Courtage et Gestion privée chez VMD. Aucun échéancier pour nommer une permanence à ce poste n'est précisé.
« Il me reste de 10 à 15 ans à travailler, ça fait 10 ans que j'occupe un poste [à la direction de VMD], j'ai donc décidé de prendre du recul pour l'été et de revenir à l'automne pour faire des mandats à titre de conseiller spécial pour Denis Berthiaume, le grand patron de la gestion de patrimoine chez Desjardins. »
Pas de lien avec la «tempête» de novembre
Celui qui est depuis hier l'ex-premier vice-président du courtier se retirera progressivement à partir de juin, pour ensuite aller passer l'été sur son voilier.
« J'ai décidé avec Denis [Berthiaume] de planifier une sortie depuis quelques mois pour assurer une transition en douceur », a-t-il dit.
Ce départ survient moins de six mois après la tempête causée par le congédiement en bloc, le 3 novembre dernier, de neuf conseillers de VMD. Desjardins alléguait qu'ils auraient effectué des transactions dans des comptes offshore, aux Bahamas, à l'insu de VMD.
L'un des conseillers limogés par Desjardins, Marc Dalpé, soutenait plutôt que VMD l'avait congédié parce qu'il avait refusé de renégocier son entente contractuelle. Il soutenait en outre que « nos patrons n'ont jamais eu de problèmes avec des comptes offshore », relatait Marc Dalpé dans nos pages.
« Ce sont des événements qui n'étaient pas ordinaires, surtout que certains des [neuf conseillers congédiés] étaient des collègues et parfois des amis, mais en affaires, ce qui compte, c'est ce que le client voit comme type de service, la promesse client qu'on lui a faite et l'image de marque », a rétorqué Yves Néron.
Malgré le fait qu'il a été au coeur de la tourmente, Yves Néron assure qu'il ne faut pas voir de lien entre son départ et les congédiements.
L'arrivée de Bill Packham, l'ancien patron de Midland Walwyn et Rockwater Capital, chez VMD, recruté à titre d'expert de la gestion de fortune, pourrait également avoir incité Yves Néron à réfléchir à son avenir.
« C'est simplement un changement dans ma carrière. Peu importe le moment de la décision, on aurait toujours ramené ça à un événement qui aurait été le catalyste. »
Il se dit satisfait des percées réalisées par VMD dans les dernières années. Reconnu comme un spécialiste du courtage, il a ainsi propulsé Disnat parmi les meilleurs de l'Industrie.
« Selon Investor Economics, [nos divisions] de plein exercice et de courtage à escompte sont arrivés premières au Canada en terme de croissance pour les trois dernières années », dit-il.
Célébrant son 20e anniversaire l'an dernier, VMD avait près de 30 G$ d'actif sous gestion et une quarantaine de succursales. Son objectif d'avoir 20 % de parts du marché québécois de la gestion de patrimoine n'a jamais été atteint. « C'est cependant un objectif que nous sommes en voie d'atteindre », selon Yves Néron.
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