Le président du conseil d'administration de Citigroup a préparé pendant des mois l'éviction de l'ex-directeur général Vikram Pandit, qui a brusquement démissionné le 15 octobre sans explications, affirme le New York Times vendredi, citant des sources proches du dossier.
Après avoir terminé de commenter les résultats trimestriels du groupe auprès d'analystes lors d'une conférence téléphonique, M. Pandit s'est rendu à une réunion avec le président du conseil d'administration (CA), Michael O'Neill, raconte le quotidien.
Ces résultats ont été jugés bons par le marché et ont fait bondir l'action de la troisième banque américaine en termes d'actifs mais loin de le féliciter, M. O'Neill a demandé à M. Pandit de choisir entre trois communiqués de presse.
L'un annonçait la démission immédiate de M. Pandit, l'autre sa démission à la fin de l'année, et le dernier son licenciement immédiat sans motif, poursuit le New York Times, citant trois sources présentes lors de cet entretien sans les nommer.
M. Pandit, interdit, a choisi la première option. Demandant des explications, il se serait vu dire qu'il avait perdu la confiance du conseil d'administration.
M. O'Neill et lui se sont contentés de répéter depuis que M. Pandit avait choisi de démissionner de sa propre initiative.
Obtenir l'appui des administrateurs
D'après le New York Times, M. O'Neill, qui siège au conseil d'administration depuis 2009, a commencé des manoeuvres pour évincer M. Pandit dès qu'il a pris la tête du CA en avril. Il a commencé par s'allier les administrateurs les moins satisfaits et convaincant méthodiquement les autres, jusqu'à ce que M. Pandit n'ait plus aucun allié.
Selon le New York Times, M. O'Neill avait une rivalité personnelle avec M. Pandit face à qui il fut un candidat malheureux au poste de directeur général en 2007, mais il a aussi trouvé des alliés au CA qui reprochaient à M. Pandit un semi-échec aux tests de résistance de la Réserve fédérale en mars.
Le quotidien affirme aussi que l'éviction de M. Pandit a laissé un goût amer chez Citi où beaucoup de cadres dirigeants jugent que la brutalité de cette offensive du CA était inutile.